La vie sur Terre n’a pas toujours été aussi riche et variée qu’aujourd’hui. Avant l’explosion de la biodiversité qui a marqué le début du Cambrien, il y a environ 540 millions d’années, la Terre était peuplée d’animaux étranges et simples, qui ont connu leur apogée au cours de la période édiacarienne. Mais cette période, qui s’étend de 635 à 541 millions d’années, a également été le théâtre de la première extinction animale de masse de l’histoire de la Terre, selon une étude.
Des animaux étranges et fragiles
L’étude a été publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Une équipe internationale de scientifiques, dirigée par Scott D. Evans, du département des géosciences de l’université Virginia Tech, a analysé des données sur des fossiles édiacariens provenant du monde entier et a découvert que près de 80 % des espèces ont disparu à la fin de cette période.
Les animaux édiacariens sont très différents de ceux que nous connaissons aujourd’hui. La plupart d’entre eux avaient un corps mou, sans squelette ni coquille. Certains ressemblaient à des frondes végétales fixées au sol, d’autres à des disques ou à des tubes. Ils vivaient principalement dans les océans, sur les fonds marins recouverts de tapis microbiens.
Les chercheurs ont identifié trois phases distinctes au cours de la période édiacarienne : Avalon (575-560 millions d’années), mer Blanche (560-550 millions d’années) et Nama (550-539 millions d’années). Ils ont constaté que la biodiversité a augmenté entre Avalon et la mer Blanche, avec l’apparition de nouvelles espèces plus petites et plus mobiles, capables de se nourrir des tapis microbiens. En revanche, entre la mer Blanche et Nama, la biodiversité a chuté brutalement, entraînant l’extinction de nombreux types d’animaux.
Avalon : le début de la vie multicellulaire
La phase d’Avalon correspond au début de la période édiacarienne, il y a environ 635 millions d’années. C’est à cette époque que les premiers organismes multicellulaires sont apparus sur Terre, après une longue période dominée par les micro-organismes unicellulaires. Les fossiles d’Avalon sont rares et se trouvent principalement dans le sud-est du Canada et le nord-ouest du Groenland. Ils montrent des formes simples et symétriques, comme les disques Medusinites ou les tubes Parvancorina. Ces animaux étaient probablement sessiles (fixés au sol) et filtreurs (se nourrissant des particules en suspension dans l’eau).
Mer Blanche : l’explosion de la diversité
La phase de la mer Blanche correspond au milieu de la période édiacarienne, il y a environ 560 millions d’années. C’est à cette époque que la diversité des formes de vie animales a explosé, avec l’apparition de nouvelles espèces plus complexes et plus variées. Les fossiles de la mer Blanche sont plus abondants et plus répartis que ceux d’Avalon. Ils se trouvent notamment en Australie, en Russie et en Namibie. Ils montrent des formes plus élaborées et asymétriques, comme les frondes Charnia ou les coquilles Kimberella. Ces animaux étaient plus actifs et plus mobiles que ceux d’Avalon. Certains étaient capables de se déplacer sur les tapis microbiens ou même de les brouter.
Nama : le déclin et l’extinction
La phase de Nama correspond à la fin de la période édiacarienne, il y a environ 550 millions d’années. C’est à cette époque que la plupart des espèces édiacariennes ont disparu, victimes d’une extinction massive. Les fossiles de Nama sont moins nombreux et moins diversifiés que ceux de la mer Blanche. Ils se trouvent surtout en Namibie et en Chine. Ils montrent des formes plus robustes et plus minéralisées, comme les coquilles Cloudina ou les tubes Namacalathus. Ces animaux étaient mieux adaptés aux conditions environnementales changeantes que ceux de la mer Blanche.
Un changement climatique fatal
Quelle est la cause de cette extinction massive ? Selon les auteurs de l’étude, il s’agirait d’un changement climatique majeur, qui aurait provoqué une baisse des niveaux d’oxygène dans les océans. En effet, les animaux édiacariens dépendaient fortement de l’oxygène pour survivre, car ils l’absorbaient directement par leur surface corporelle. Or, il est probable que des zones mortes à faible teneur en oxygène se soient formées sur les fonds marins à la fin de la période édiacarienne, rendant impossible la vie pour ces organismes fragiles.
Les scientifiques ignorent encore ce qui a déclenché ce changement climatique. Plusieurs hypothèses sont envisagées, comme une augmentation de l’activité volcanique , un déplacement des plaques tectoniques ou un impact d’astéroïde. Quoi qu’il en soit, cette extinction massive a ouvert la voie à l’apparition de nouvelles formes de vie plus complexes et plus résistantes lors du Cambrien.
Pour aller plus loin, découvrez comment les requins ont survécu aux extinctions de masse.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Science Alert
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De beaucoup de choses les scientifiques connaissent peu mais ne se privent pas de tirer des conclusions les plus alarmistes histoire de nous maintenir sous pression…..