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Le premier superprédateur de la Terre était une créature vraiment étrange

Cette créature de 60 centimètres au corps spongieux possédait des appendices faciaux longs et épineux

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Vue d’artiste d’A. canadensis — © Katrina Kenny

De récentes analyses ont permis d’en apprendre davantage sur le régime alimentaire du plus ancien superprédateur connu, vraisemblablement plus apte à se régaler de proies à corps mou.

Anomalocaris canadensis

La période cambrienne (-541 à -484 millions d’années) a été le théâtre d’une explosion de la vie terrestre, au cours de laquelle sont apparues les principales structures corporelles animales que nous voyons aujourd’hui (vertèbres, yeux…). Au fil des décennies, de nombreux fossiles datant de cette lointaine époque ont été découverts, notamment dans les schistes de Burgess, au Canada.

Considéré comme le premier superprédateur de notre planète, Anomalocaris canadensis était un arthropode (groupe d’animaux comprenant les insectes, les araignées, les crabes et les scorpions) de 60 centimètres de long, en faisant l’une des plus grandes créatures du Cambrien. S’il avait été précédemment supposé que ses étranges pattes antérieures, semblables à celles d’un arachnide, lui auraient permis de capturer des proies et de les porter jusqu’à sa bouche en forme d’anneau, la composition de son menu restait relativement obscure.

« Des fossiles de trilobites broyés avaient été précédemment associés à A. canadensis, mais cela ne me semblait pas pertinent », explique Russell Bicknell, auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B. « Ces créatures avaient un exosquelette très robuste, alors que le corps d’Anomalocaris était essentiellement mou et spongieux. »

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Tête fossilisée d’A. canadensis — © Alison Daley

L’examen récent de fossiles ayant mis en doute l’idée que cet animal possédait des pièces buccales blindées pour traiter les aliments durs, les travaux de Bicknell et ses collègues visaient notamment à déterminer si ses appendices faciaux, longs et épineux, étaient à même de remplir une telle fonction.

Un prédateur moins « coriace » que prévu

Pour ce faire, les chercheurs ont procédé à une reconstruction tridimensionnelle d’A. canadensis, en utilisant des scorpions et araignées modernes comme analogues biomécaniques. Bien que les expériences menées aient suggéré que les appendices segmentés de la créature cambrienne auraient été capables de s’étirer, se plier et saisir des proies, des simulations ultérieures ont montré que le stress exercé sur ces structures auraient entraîné des dommages lors de la manipulation de créatures blindées comme les trilobites.

Selon l’équipe, cette créature rapide et agile se serait probablement concentrée sur des proies molles, fondant sur elles avec les appendices avant tendus.

« Les conceptions antérieures voulaient qu’Anomalocaris se soit attaqué à l’ensemble de la faune des schistes de Burgess, mais ces travaux montrent que la dynamique des réseaux alimentaires du Cambrien était probablement beaucoup plus complexe qu’on ne le pensait », conclut Bicknell.

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Paire d’appendices d’A. canadensis — © Alison Daley

Par Yann Contegat, le

Source: Cosmos Magazine

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