L’examen de plaques artérielles de plus de 250 patients a révélé la présence de fragments de plastique chez la majorité d’entre eux, présentant par ailleurs un risque nettement plus élevé de crise cardiaque et d’AVC.
Des résultats inquiétants
Résultant de la dégradation du plastique par la lumière solaire, l’eau et d’autres agents, les microplastiques mesurent moins de 5 millimètres de diamètre. Une taille minuscule impliquant que ces particules puissent pénétrer dans notre organisme et notre sang lorsque nous consommons des aliments ou des boissons contaminées.
L’impact de tels fragments sur notre santé restant à l’heure actuelle relativement flou, Francesco Prattichizzo, de l’IRCCS MultiMedica et ses collègues ont analysé la composition des plaques obstruant les artères de 257 adultes, opérés entre août 2019 et août 2020.
Leur analyse chimique a révélé la présence de telles particules (principalement du polyéthylène mais également du chlorure de polyvinyle), par la suite observées au microscope, chez 150 patients.
S’étant poursuivi jusqu’en juillet 2023, leur suivi a montré qu’ils présentaient un risque de décès, de crise cardiaque ou d’AVC plus de quatre fois supérieur à celui des participants dont les plaques étaient vierges de microplastiques, ce qui suggère que ces polluants contribuent au développement des maladies cardiovasculaires.
Des particules semblant favoriser l’inflammation
S’il est probable que d’autres facteurs, tels que le régime alimentaire ou la pollution atmosphérique, aient également joué un rôle, l’équipe a observé des niveaux élevés de molécules inflammatoires dans les plaques contenant du plastique, laissant penser que les particules présentes dans la circulation sanguine favorisent l’inflammation, étroitement liée aux maladies cardiovasculaires.
« La production de plastique continuant à augmenter, il est indispensable de découvrir comment ces molécules affectent notre santé », concluent les auteurs de l’étude, publiée dans le New England Journal of Medicine.
Il y a quelques jours, des chercheurs chinois avaient révélé qu’un geste simple permettait d’éliminer 80 % des microplastiques présents dans l’eau du robinet.
