Depuis des décennies, l’idée d’une planète inconnue cachée dans les recoins lointains de notre Système solaire intrigue les astronomes. Des chercheurs commencent à penser qu’une telle planète pourrait réellement exister, au-delà de l’orbite de Pluton. Bien que cette hypothèse ait longtemps fait l’objet de spéculations, des découvertes récentes apportent des preuves de plus en plus solides, rendant l’existence de cette mystérieuse « planète X » beaucoup plus plausible.
L’énigme des objets transneptuniens
L’étude repose sur l’observation d’une distribution apparemment non aléatoire des orbites de petits corps situés dans les régions externes du Système solaire, connus sous le nom d’objets transneptuniens ou objets de la ceinture de Kuiper (KBO). Selon Amir Siraj, l’un des auteurs de l’étude, cette asymétrie dans les orbites pourrait indiquer la présence d’une planète influençant leur trajectoire.
Les recherches précédentes se sont concentrées sur les objets les plus éloignés, partant du principe que les orbites de ces corps seraient perturbées par Neptune, effaçant ainsi toute influence d’une planète lointaine.
Toutefois, les modèles informatiques de Siraj montrent que certains de ces KBO sont sur des orbites qui ne seraient pas affectées par Neptune, même après des milliards d’années. En incluant ces objets dans l’analyse, l’équipe a pu augmenter le nombre de trajectoires susceptibles de porter des traces de la planète X, passant de 11 à 51 corps étudiés dans les recherches précédentes.
Une analyse révolutionnaire des données
L’étude récente a permis d’élargir l’éventail des objets étudiés, ce qui a considérablement amélioré les chances de détecter un effet notable de la planète X. En réanalysant les trajectoires d’un plus grand nombre d’objets transneptuniens, l’équipe a calculé qu’il existe moins d’une chance sur mille que l’alignement des orbites observé soit purement aléatoire. Ce constat renforce l’idée qu’une planète pourrait effectivement être responsable de cette organisation étrange.
Les données supplémentaires ont également permis de mieux cerner les caractéristiques de cette planète potentielle. Après avoir testé 300 scénarios différents en matière de masse et d’orbite, les chercheurs ont trouvé que cette planète pourrait avoir une masse plus faible et une orbite plus proche et elliptique, semblable à celles des autres planètes du Système solaire. Cela offre des indices précieux pour localiser la planète dans le ciel, bien que sa position précise reste incertaine.
D’un point de vue physique, on estime que cette planète pourrait avoir une masse de 4,4 fois celle de la Terre, ce qui en ferait une « super-Terre » ou une « mini-Neptune », mais elle serait probablement peu lumineuse.
L’attente d’une découverte décisive
Mike Brown, astronome planétaire au California Institute of Technology et fervent chercheur de la planète X, se réjouit de ces nouveaux résultats. Pour lui, il est encourageant de voir qu’une analyse différente des mêmes données aboutit à la même conclusion. La recherche de la planète X se poursuit, et un nouvel espoir réside dans la mise en service de l’observatoire Vera C. Rubin, en construction au sommet d’une montagne au Chili.
Cet observatoire, qui devrait être opérationnel dans environ un an, utilisera la plus grande caméra du monde pour scruter l’ensemble du ciel visible à intervalles réguliers, à la recherche de tout objet en mouvement. Selon Brown, il est probable que la planète X soit détectée dans les 18 premiers mois de fonctionnement de l’observatoire, ou du moins que des preuves irréfutables de son existence soient fournies. Siraj partage cet optimisme et pense que si la planète existe, elle pourrait être découverte dans les premières années d’observations.
Par ailleurs, des astronomes font une étrange découverte aux confins du Système solaire.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Cosmos Magazine
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