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Amour toxique : ces pieuvres utilisent leur venin pour empêcher leurs partenaires de les dévorer

Il est capable de tuer un humain

pieuvre
— © Totti / Wikimedia Commons

Au sein du règne animal, les femelles de plusieurs espèces sont connues pour cannibaliser les mâles après l’accouplement. Afin d’éviter ce scénario tragique, de minuscules céphalopodes utilisent une stratégie plutôt radicale.

La tétrodotoxine

Principalement observée le long des côtes est de l’Australie et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la pieuvre à anneaux bleus (Hapalochlaena fasciata), qui mesure un peu moins de 5 centimètres de long, se distingue à la fois par sa robe délicate et son puissant venin, capable de tuer un humain.

En règle générale, les animaux utilisent ces substances pour tuer leurs proies ou repousser leurs prédateurs. S’il était bien établi que la redoutable tétrodotoxine produite par certaines espèces de poisson-globe et H. fasciata était employée à ces fins, de récentes expériences ont révélé une fonction supplémentaire, et tout aussi cruciale, chez cette dernière.

Lors de l’accouplement, il s’est avéré que les céphalopodes mâles infligeaient une blessure ciblée aux femelles permettant l’injection de la toxine au niveau de l’aorte. Ce qui se traduisait par un ralentissement rapide de leur fréquence respiratoire et un pâlissement progressif de leur corps.

Parade salvatrice

L’espèce ayant développé une résistance naturelle à la tétrodotoxine, cette action n’entraînait pas leur mort, mais permettait de les paralyser momentanément, réduisant par la même occasion largement le risque que les mâles, nettement plus petits que les femelles (dimorphisme sexuel), soient cannibalisés.

« Nous avons également constaté que les glandes à venin des mâles étaient beaucoup plus volumineuses et lourdes que celles des femelles, probablement parce qu’ils doivent produire de plus grandes quantités de venin pour surmonter la résistance innée des femelles », estime Wen-Sung Chung, chercheur à l’université du Queensland et auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue Current Biology.

Selon Chin-Chuan Chiao, de l’université nationale Tsing Hua de Taïwan, il s’agit d’un bon exemple de « course aux armements coévolutive entre les sexes ».

Il y a quelques années, une étude avait révélé que les mâles mantes se battaient contre les femelles pour s’accoupler, et se faisaient manger s’ils perdaient.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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