
Pas vraiment une surprise. Il apparaît que l’implication des plus grandes entreprises du secteur pétrolier et gazier dans la transition énergétique est bien éloignée de leurs promesses.
Un tableau peu reluisant
Pour parvenir à cette conclusion, Marcel Llavero Pasquina et Antonio Botempi, de l’université autonome de Barcelone, ont examiné les titres de propriété de plus de 53 000 projets éoliens, solaires, hydroélectriques et géothermiques dans le monde, tels que recensés par l’organisation non gouvernementale Global Energy Monitor.
Ces données ont ensuite été recoupées afin de déterminer la part détenue par les 250 plus grandes compagnies pétrolières et gazières, qui représentent 88 % de la production mondiale d’hydrocarbures.
Alors que nombre d’entre elles s’étaient publiquement engagées à investir dans les énergies renouvelables pour accélérer la transition énergétique, le duo de chercheurs a constaté qu’elles ne représentaient que 1,42 % de la capacité totale de production d’énergie renouvelable dans le monde.
Il s’est également avéré que 54 % de celle-ci résultait d’acquisitions plutôt que du développement de projets internes. Globalement, les énergies renouvelables ne dépassaient pas 0,13 % de la quantité d’énergie totale produite par ces sociétés.

Communication de façade
Les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Sustainability, font tous deux partie du groupe Environmental Justice, qui vise notamment à favoriser une économie plus durable par le biais de recherches rigoureuses. « Vous devez convaincre sans déformer la réalité », explique Llavero Pasquina.
Ce dernier s’est dit surpris par ces résultats. « Je savais que ce type d’entreprises jouaient un rôle très limité dans la transition énergétique et qu’il s’agissait essentiellement d’une communication de façade, mais je ne m’attendais pas à des chiffres aussi bas. »
Un avis que partage Thierry Bros, de Sciences Po Paris, qui estime que les grandes sociétés pétrolières et gazières devraient davantage se concentrer sur le captage et le stockage du carbone émis lors de la combustion des énergies fossiles.
Pour espérer maintenir le réchauffement de la planète sous le seuil des 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat estime qu’il sera indispensable d’atteindre la neutralité carbone au niveau mondial d’ici 2050.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: réchauffement climatique, changement climatique, énergie renouvelable
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