Nellie Bly

Née le 5 mai 1864, Nellie Bly est la pionnière du reportage clandestin. Journaliste d’investigation, elle a réalisé seule un tour du monde en 72 jours entre 1889 et 1890. Alors qu’elle était destinée à devenir demoiselle de compagnie, Elizabeth Cochrane – de son nom de naissance – décida de postuler au Pittsburgh Dispatch, un journal local. Suite à un article qu’elle considéra comme sexiste, elle écrivit une lettre particulièrement bien sentie au rédacteur en chef de l’époque. Soufflé devant tant d’audace, il l’embaucha et la renomma sous le pseudonyme « Nellie Bly ».

Elle enquête dans un premier temps dans une fabrique de conserves, dénonçant les terribles conditions de travail des ouvrières. Ce premier reportage connut un succès attendu puisque le petit journal de Pittsburgh connaissait alors des ventes monumentales. Suite à ce coup d’éclat, elle eut le libre choix de ses articles et se concentra ainsi sur le mode de vie des ouvriers. Après de nombreux sujets à succès, elle quitta le Dispatch Pittsburgh en 1887 et fut embauchée au New York World, mené d’une main de maître par Joseph Pulitzer.

Elle y publia une enquête concernant un asile psychiatrique pour femmes : elle se fit d’abord passer pour malade, afin d’y être internée ; puis resta 10 jours durant dans le Blackwells Island Hospital, à Roosevelt Island. À l’issue de son séjour, son article fit sensation puisqu’elle y dévoilait les terribles traitements réservés aux patientes. Entre saleté, vétusté et aliments avariés, l’hôpital fut conspué par toute la presse.

En 1888, elle entreprit un voyage au tour du monde, à la manière de Phileas Fogg, héros de Jules Verne. Voulant démontrer qu’une femme en était également capable, elle débuta son périple le 14 novembre 1889 à bord de l’Augusta Victoria, à Hoboken dans le New Jersey, puis le termina le 25 janvier 1890 après avoir visité Amiens, Suez, Hong Kong, Yokohama…

Les dernières années de sa vie furent aussi mouvementées que sa jeunesse : en 1895, elle épousa le millionnaire Robert Seaman. Après sa mort en 1904, elle reprit son entreprise de bidons métalliques. Mais suite à de nombreuses réformes, elle s’endetta et préféra couvrir la Première Guerre mondiale pour le compte du New York Evening Journal. Elle décéda d’une pneumonie en 1922.

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