Depuis plusieurs décennies, la publicité a envahi notre quotidien, et les murs de nos villes ne sont pas épargnés. De nombreuses affiches, pour divers produits et services, ornent ainsi nos rues. Une tendance qui ne risque pas de s’inverser avec  cette nouvelle mesure, qui autorise les « publicités éphémères » sur les trottoirs dans certaines villes de France. Explications.

Des publicités éphémères à Lyon, Nantes et Bordeaux

Paru dans le Journal Officiel ce dimanche 24 décembre, ce décret autorise l’essai de la publicité éphémère dans les villes de Bordeaux, Lyon et Nantes. Mais la publicité éphémère, qu’est-ce que c’est ? Par projection, ou par application (un pochoir par exemple), les marques et autres entreprises pourront exhiber leurs publicités dans l’espace public, et plus précisément sur les trottoirs ! Une pratique déjà effectuée mais de manière illégale : à Besançon par exemple, les trottoirs du centre-ville avaient été tagués par La Banque Populaire, ce qui avait particulièrement énervé la mairie. A Paris, l’affichage de publicités de ce type est sanctionné d’une amende de 166 euros par heure depuis 2015.

Ces marquages à fins promotionnels seront cependant respectueux de l’environnement, nous dit-on… En effet, d’après le décret, ils devront être constitués soit de peintures biodégradables, soit de substances à « base aqueuse ou à base de craie comportant un traitement anti-dérapant« .

Qui dit éphémère dit exposition limitée, puisque les publicités ne pourront rester que 10 jours sur leur emplacement, et ne devront pas non plus excéder les 2,50 m². Et chacun des messages promotionnels devra être séparé de 80 mètres.

Une période d’essai passée au crible

Pour autant, cela ne constitue qu’un test ! Pour l’instant, rien de permanent. Pour gagner le droit de devenir une méthode de promotion constante, ces publicités éphémères seront analysées et soumises à un rapport qui se chargera, entre autres, d’évaluer la présence de ces messages temporaires. Tous les 6 mois, une évaluation aura donc lieu et devra indiquer le nombre de commerçants, d’artisans et d’annonceurs qui y auront eu recours.

Le rapport qui en découlera statuera aussi des éventuels « accidents de la route » dus à la « présence des marquages sur le trottoir« , ainsi que d’un « éventuel lien » avec les chutes de passants. Les habitants seront également interrogés, et une analyse poussée des « différentes techniques employées au regard notamment de l’effacement ou de la disparition effectifs des marquages au bout de dix jours » sera menée.

Si les publicités éphémères sont mal vues ou si elles représentent un risque pour les riverains, le ministre chargé de l’Economie, celui chargé de l’Environnement et celui chargé de la sécurité routière se réservent le droit de « suspendre l’expérimentation » voire d’y « mettre un terme » grâce à un arrêté conjoint. Par ailleurs, le décret reconnaît que cet essai « déroge à plusieurs règles du Code de la route et du code de l’environnement« , qui « interdisent d’apposer des marquages publicitaires sur les trottoirs ». La consommation oui, mais pas au détriment de l’environnement et des citoyens.

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