Un rapport publié par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) tire la sonnette d’alarme sur une situation qui s’aggrave d’années en années ; la pollution de l’air, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, qui serait la première de la mort de près de 600 000 enfants dans le monde.

 

Aussi nocif que le tabac

C’est dans un rapport publié le 29 octobre 2018 à l’occasion de la première conférence mondiale sur la pollution de l’air et la santé que l’OMS alerte et pointe du doigt la pollution de l’air qui représente selon leur propos « le plus grand risque environnemental pour la santé ». En effet, la pollution de l’air est responsable de la mort prématurée de 7 millions de personnes.

Près de 91 % de la population mondiale respire un air chargé de particules fines dont les concentrations dépassent les recommandations sanitaires. A titre indicatif, il y a davantage de décès par la pollution de l’air que de décès cumulés du sida, de la tuberculose, du diabète et d’accidents de la route (cumulant à eux quatre près de 5,4 millions de morts). Pour les nouveaux nés et les enfants, l’OMS estime que chaque année, c’est près de 600 000 enfants de moins de 15 ans qui perdent la vie des suites d’infections respiratoires à cause d’une exposition très importante à la pollution de l’air.

Si l’OMS annonçait que 91 % de la population mondiale respirait de l’air pollué, elle fait aussi savoir que 93 % des enfants de moins de 15 ans (cela correspond à 1,8 milliard d’enfants), en respirent quotidiennement. S’appuyant sur des données de 2016, on estimait déjà que la pollution de l’air avait entrainé la mort de 543 000 enfants de moins de 5 ans et de 52 000 enfants âgés entre 5 et 15 ans suite à une infection aiguë de leurs voies respiratoires. Mais ce n’est pas le seul risque que les enfants encourent avec une surexposition aux particules fines ; une affectation du développement neurologique et des capacités cognitives sont aussi possibles, ce qui augmente les risques de développer des maladies chroniques comme cardiovasculaires lorsqu’ils seront plus âgés.

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Vulnérabilité aux facteurs multiples

Les enfants de moins de 15 ans sont plus exposés que les adultes d’une part par leur taille ; petits et donc plus proches du sol, ils respirent plus rapidement les particules fines où l’on retrouve les concentrations de pollution les plus fortes. Leur corps et leur cerveau étant toujours en cours de développement, la pollution de l’air peut avoir un lourd impact sur leur croissance.

Autre facteur important, la pollution de l’air intérieur : chaque foyer utilise aujourd’hui des biens technologiques (un ordinateur par exemple contient du cadmium, un matériau extrêmement toxique et dangereux pour la santé) et des combustibles polluants, ce qui affecte davantage les nouveaux nés et les jeunes enfants.

Face à une telle situation, une prise de conscience et des mesures doivent être prise afin de limiter les dégâts de la pollution de l’air sur notre organisme, le Dr Maria Neira, directeur du département Santé publique de l’OMS affirmait lors d’une téléconférence de presse que « la priorité pour la communauté internationale était d’accélérer la transition vers les énergies propres, renouvelables ». Une transition qui doit s’opérer dès maintenant.

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