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Les olms, des salamandres cavernicoles surnommées “bébés dragons”

Des merveilles de la nature souterraine

olms
— © Arne Hodalič / Wikimedia Commons

Les Balkans abritent des salamandres aquatiques qui ressemblent à des dragons miniatures. Ces animaux, appelés olms ou Proteus anguinus, vivent dans l’obscurité des grottes karstiques et ont développé des adaptations étonnantes à leur milieu souterrain.

Des animaux fascinants et mystérieux

Un olm est une salamandre aquatique qui vit dans les eaux souterraines des Balkans. Cet animal a la peau rose et les yeux atrophiés, car il passe sa vie dans l’obscurité des grottes. Il mesure environ 20 centimètres de long et ressemble à un serpent avec des bras et des jambes grêles.

Ces animaux, qui ressemblent à des dragons miniatures, ont été décrits pour la première fois en 1689 par un naturaliste slovène qui les a pris pour des bébés dragons. Selon la légende locale, ces créatures blanches et rosées sortaient de terre lors des fortes pluies, comme si elles étaient les rejetons de dragons cachés sous la surface.

Les olms sont les seuls chordés troglobies d’Europe, c’est-à-dire qu’ils vivent exclusivement dans les grottes. Ils sont également les seuls représentants du genre Proteus et de la famille des Proteidae en Europe. On les trouve principalement dans les Alpes dinariques, le long de la côte adriatique.

Des adaptations stupéfiantes à l’environnement

Les olms ont développé des adaptations à leur milieu souterrain, où la lumière est absente. Leur peau est dépourvue de pigmentation, mais peut produire de la mélanine, un pigment qui protège la peau du soleil, si elle est exposée à la lumière. L’olm est également capable de survivre à de longues périodes de jeûne et de faible oxygène. 

Il peut vivre jusqu’à 100 ans, ce qui en fait l’un des vertébrés les plus longévifs. Étant donné qu’ils n’ont pas de prédateurs naturels, ils peuvent mener une vie extrêmement sédentaire. Une étude réalisée en 2020 a permis de marquer et de suivre 26 olms vivant dans une grotte en Bosnie-Herzégovine. Les scientifiques ont découvert que les olms ne se déplaçaient en moyenne que de 5 mètres par an. 

Les yeux de l’olm sont peu développés, couverts de peau et fonctionnellement aveugles du fait qu’il vit dans l’obscurité. Les yeux de l’olm sont même mentionnés dans l’ouvrage de référence de Charles Darwin, L’Origine des espèces, qui a beaucoup contribué à faire connaître cette espèce peu connue comme l’illustration d’un animal ayant perdu une caractéristique physique en raison de son inactivité. 

Cependant, étant donné qu’ils nagent dans la direction opposée à la lumière, il semble qu’ils possèdent des photorécepteurs fonctionnels. Ils se repèrent grâce à leur odorat et à leur capacité à détecter les champs électriques. Ils conservent aussi des caractéristiques larvaires, comme leurs branchies externes, même à l’âge adulte. 

— © Ryan Somma from Occoquan, USA / Wikimedia Commons

Une espèce menacé d’extinction 

L’olm est endémique d’une région limitée de l’Europe du Sud-Est, qui comprend le nord-est de l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro. Il occupe des systèmes de grottes souterraines qui sont reliés entre eux par des rivières et des sources.

L’olm est menacé par la pollution, le changement climatique et la destruction de son habitat. Les activités humaines, comme l’agriculture, l’industrie et le tourisme, peuvent altérer la qualité et le débit de l’eau dont il dépend. Il peut aussi être victime de braconnage ou de collection illégale.

Les olms sont considérés comme une espèce vulnérable par l’UICN. Ils sont menacés par la pollution, le changement climatique et la destruction de leur habitat. Des efforts sont nécessaires pour préserver ces “bébés dragons” des Balkans et leur écosystème unique.

L’olm est protégé par la convention de Berne sur la conservation de la vie sauvage et des habitats naturels en Europe. Il fait l’objet de programmes de recherche et de conservation visant à préserver son patrimoine génétique et écologique. Il est considéré comme un fossile vivant, car il n’a pas beaucoup changé depuis des millions d’années.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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