Préparez-vous à jeter tous vos plats industriels : une étude menée sur 104 980 Français vient de démontrer les effets extrêmement néfastes de la nourriture dite « ultra-transformée », qui provient des géants de l’alimentation. Elle favoriserait l’apparition de cancers…

 

Un questionnaire en ligne mené sur près de 105 000 participants français

Menée en ligne grâce à la participation de 104 980 candidats français, l’étude établit donc un lien entre aliments « ultra-transformés » et cancer. Tous les 6 mois et ce depuis 2009, les participants, dont l’âge médian est de 43 ans, devaient très précisément renseigner leur régime alimentaire du jour, qui comprenait donc le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner.

Selon les chercheurs de l’Université Paris-Sorbonne, à l’origine de l’étude publiée dans la revue British Medical Journal, la « consommation d’aliments ultra-transformés a été associée avec un risque global plus élevé de cancer » (accru de 6 à 18 %) et « de cancer du sein » (accru de 2 à 22 %).

Un questionnaire en ligne a servi de base à l’étude.

 

Mais qu’est-ce que la nourriture « ultra-transformée » ?

Si la notion de nourriture « ultra-transformée » vous est inconnue, c’est normal : l’expression est relativement « peu utilisée par les scientifiques de la nutrition », selon Tom Sander, officiant au King’s College de Londres.

Elle regroupe divers produits industriels, des pains de mie aux barres chocolatées, en passant par les chips, les sodas, les viandes transformées (boulettes, nuggets…), les sucreries, les pâtes et soupes instantanées, les plats surgelés ou en barquette, etc., etc. Tous ont un point commun : ils proviennent de l’industrie agro-alimentaire et sont produits en masse.

Si l’on sait d’ores et déjà que le surpoids est la seconde plus grande cause de cancer évitable derrière la consommation de cigarettes, et que l’Organisation Mondiale de la Santé désigne la viande industrielle comme responsable d’une légère augmentation des risques de développer un cancer, cette nouvelle étude dénonce encore une fois une industrie de plus en plus controversée.

Durant l’étude, le régime de 18 % des sondés était essentiellement constitué d’aliments « ultra-transformés ». Selon les chercheurs, consommer 10 % de nourriture « ultra-transformée » en plus par an reviendrait à augmenter de 12 % les risques de développer un cancer.

La consommation d’aliments ultra-transformés augmenteraient les risques de développer un cancer de 6 à 18 %.

 

Une étude largement remise en cause par la communauté scientifique

Si l’étude en ligne a été menée sur un énorme panel de consommateurs, elle n’en reste pas moins largement remise en cause par de nombreux scientifiques. Tout d’abord, elle ne peut pas affirmer de source sûre que la nourriture « ultra-transformée » est une cause de cancer : d’autres facteurs rentrent en compte, tels que le fait de fumer ou la pratique, ou non, d’une activité physique.

Linda Bauld, officiant au Cancer Research, indique quant à elle : « Nous savons déjà qu’ingérer beaucoup de ce type de nourriture fait grossir, et qu’être en surpoids ou obèse peut également augmenter vos risques de développer un cancer. Il est donc compliqué de dissocier le poids et les effets de ce type de nourriture ». Pour autant, les consommateurs de nourriture « ultra-transformée » de l’étude étaient bien plus nombreux que les autres à fumer, ne pas pratiquer d’activité physique, et à ingérer plus de calories.

Le Science Media Centre affirme : « Cette classification semble arbitraire et fondée sur le postulat que les aliments traités industriellement ont une composition nutritionnelle et chimique différente de celle produite à la maison ou par des artisans. Ce n’est pas le cas ». Les chercheurs demeurent prudents. Ils ont affirmé que ce n’était qu’une première observation, et qu’elle « méritait une exploration attentive et plus poussée ».

D’autres facteurs rentrent en compte dans le développement d’un éventuel cancer : le fait de fumer, par exemple.
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