Dans des documents internes, l’entreprise Monsanto fait elle-même le lien entre son désherbant très populaire Roundup et le cancer, indiquent mardi le magazine Knack et le périodique néerlandais OneWorld, deux médias qui ont pu voir les documents du géant américain de la biotechnologie. On vous en dit plus.

Au lendemain des révélations du Monde

C’était il y a quelques jours : le journal Le Monde publiait les « Monsanto papers » dans lequel le quotidien informait sur certaines pratiques de désinformation de la firme américaine au sujet de la toxicité du glyphosate. Cette fois-ci, ce sont OneWorld et Knack, deux médias basés au Pays-Bas, qui font état d’une note interne au sein même de la société américaine et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça n’est pas très rassurant.

« Le Roundup influence une des phases cruciales de la division cellulaire (….) ce qui pourrait à long terme mener au cancer. »

Extrait de la note interne

En effet, dans des fichiers datant de 2008, de type Power Point (consultables ici), la firme américaine Monsanto fait clairement le lien entre des composants cancérogènes du produit phare de la marque et le développement du cancer dans le long terme. Le document cite d’ailleurs le nom du biologiste français Robert Bellé, qui assurait en 2002 dans le magazine Chemical Research in Toxicology que le Roundup pouvait endommager l’ADN des cellules. Un constat très grave donc.

Pas le premier (ni le dernier) scandale 

Un groupe d’experts de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a conclu, en 2015, que le glyphosate contenu dans le Roundup était « probablement cancérogène » pour l’Homme, tandis que l’Agence européenne de la sécurité alimentaire (EFSA) et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) ne suivent toujours pas cette conclusion et considèrent le glyphosate comme sans danger particulier.

Au moment où l’Union européenne s’apprête à renouveler pour dix ans la licence du glyphosate, on peut se poser des questions sur l’influence des lobbies et de la marque américain auprès de Bruxelles.

Et même si cette proposition fait pour le moment l’objet d’âpres négociations en coulisses, la Commission devrait se décider en décembre si l’herbicide le plus utilisé d’Europe restera ou non sur le marché. Espérons un sursaut de nos dirigeants.

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