appendice
— ChaNaWiT / Shutterstock.com

Selon la définition la plus courante, le corps humain compte 78 organes. Mais sont-ils tous indispensables à notre survie ? Quels sont ceux dont nous pouvons nous passer sans trop de conséquences ? Et lesquels nécessitent une intervention médicale sophistiquée pour être remplacés ? Voici un aperçu des organes que nous pouvons perdre, partiellement ou totalement, sans mourir.

Les organes superflus ou partageables

Certains organes sont considérés comme superflus parce qu’ils n’ont pas de fonction vitale ou qu’ils peuvent être compensés par d’autres parties du corps.

L’appendice

Il s’agit d’une petite excroissance située à la jonction de l’intestin grêle et du gros intestin. L’appendice n’a pas de rôle précis dans la digestion et peut être facilement retiré en cas d’inflammation (appendicite).

Les amygdales et les adénoïdes

Il s’agit de deux masses de tissu lymphatique situées respectivement au fond de la gorge et du nez. Elles font partie du système immunitaire et aident à lutter contre les infections, mais elles peuvent aussi être à l’origine d’une gêne respiratoire ou d’angines récurrentes. Dans ce cas, les médecins peuvent recommander leur ablation (amygdalectomie et adénoïdectomie) sans affecter de manière significative le système immunitaire.

Le foie et les reins

Ce sont des organes vitaux, mais ils ont la particularité de se présenter en deux ou plusieurs parties. Le foie est divisé en deux lobes, droit et gauche, tandis que les reins sont deux organes symétriques situés de part et d’autre de la colonne vertébrale. Il est possible de vivre avec un seul rein ou un seul lobe du foie, ce qui permet le don d’organes vivants. Le rein ou le lobe du foie restant assure alors les fonctions de filtration du sang et d’élimination des déchets.

foie

La vésicule biliaire

Il s’agit d’un petit organe en forme de poire qui stocke la bile produite par le foie. La bile est un liquide qui aide à digérer les graisses dans les intestins. La vésicule biliaire peut être sujette à la formation de calculs (calculs biliaires), qui peuvent entraîner des douleurs intenses et des complications. L’ablation de la vésicule biliaire (cholécystectomie) est souvent recommandée. Le système digestif peut fonctionner sans la vésicule biliaire, mais les aliments gras doivent être évités.

Les organes reproducteurs

Ils ne sont pas indispensables à la survie d’un être humain, mais ils sont essentiels à la reproduction et à l’équilibre hormonal. Chez les femmes, l’utérus peut être enlevé pour des pathologies telles que les fibromes, l’endométriose ou le cancer. Cette intervention (hystérectomie) entraîne la stérilité et peut provoquer une ménopause précoce si les ovaires sont également enlevés. Chez l’homme, les testicules peuvent être enlevés pour cause de cancer ou d’autres pathologies. Cette intervention (orchidectomie) entraîne la stérilité et une baisse du taux de testostérone, ce qui peut nécessiter un traitement hormonal de substitution.

Les organes remplaçables ou réparables

D’autres organes sont plus difficiles à perdre car ils assurent des fonctions essentielles au maintien de la vie. Toutefois, les progrès de la médecine ont permis de les remplacer par des dispositifs artificiels ou de les réparer grâce à des techniques chirurgicales.

Les poumons

Ce sont les organes qui assurent les échanges gazeux entre l’air et le sang. Ils transportent l’oxygène nécessaire aux cellules et éliminent le dioxyde de carbone produit par le métabolisme. Il est possible de vivre avec un seul poumon, mais cela réduit la capacité respiratoire et augmente le risque de complications. La transplantation pulmonaire est une option thérapeutique pour les patients atteints de maladies pulmonaires graves et irréversibles, telles que la mucoviscidose ou l’emphysème. Elle consiste à remplacer un ou deux poumons malades par des poumons sains provenant d’un donneur décédé.

poumon
— © Patrick J. Lynch, medical illustrator / Wikimedia Commons

La rate

Il s’agit d’un organe situé sous les côtes gauches qui filtre le sang et élimine les globules rouges vieillis ou endommagés. Elle participe également à la production d’anticorps et au stockage des plaquettes. La rate peut être endommagée par un traumatisme ou une infection, ce qui peut nécessiter son ablation (splénectomie). La perte de la rate rend une personne plus vulnérable aux infections bactériennes qui peuvent être prévenues par des vaccins et des antibiotiques.

Le pancréas

Il s’agit d’un organe situé derrière l’estomac qui produit des enzymes digestives et des hormones telles que l’insuline et le glucagon. Ces hormones régulent le taux de glucose dans le sang. Le pancréas peut être affecté par des maladies telles que le diabète, la pancréatite ou le cancer. Il est possible de vivre sans pancréas, mais cela nécessite une prise en charge médicale stricte avec des injections d’insuline et d’enzymes digestives tout au long de la vie.

Le côlon, l’intestin grêle et la vessie

Ce sont des organes qui participent à la digestion et à l’élimination des déchets. Ils peuvent être affectés par des maladies inflammatoires, infectieuses ou tumorales, ce qui peut conduire à leur ablation partielle ou totale. Dans ce cas, il est souvent nécessaire de recourir à une stomie, qui est une ouverture chirurgicale pratiquée dans la paroi abdominale pour permettre l’évacuation des selles ou de l’urine dans une poche externe.

L’estomac

C’est un organe qui reçoit les aliments mâchés et les mélange au suc gastrique pour les préparer à la digestion. L’estomac peut être affecté par des ulcères, des gastrites ou des cancers, ce qui peut nécessiter son ablation totale (gastrectomie) ou partielle (gastroplastie). Après une telle opération, il est nécessaire d’adapter son alimentation en mangeant plus souvent de petites quantités et en évitant les aliments irritants.

estomac
— © Ramy Alaa / Wikimedia Commons

Les organes indispensables

Enfin, il existe des organes qui ne peuvent être prélevés sans entraîner la mort ou un maintien artificiel en vie. Il s’agit du cœur, du cerveau et de la moelle épinière.

Le cœur

C’est le moteur du corps humain qui pompe le sang dans tout l’organisme. Il fournit de l’oxygène et des nutriments aux cellules. Le cœur peut être victime de maladies cardiovasculaires telles que l’infarctus ou l’insuffisance cardiaque. La transplantation cardiaque est la solution ultime pour les patients dont le cœur ne fonctionne plus correctement. Elle consiste à remplacer le cœur malade par un cœur sain provenant d’un donneur décédé.

Le cerveau

C’est le centre de contrôle du corps humain, qui coordonne les fonctions vitales, sensorielles, motrices et cognitives. Il est protégé par le crâne et entouré par les méninges et le liquide céphalo-rachidien. Le cerveau peut être endommagé par un accident vasculaire cérébral, un traumatisme crânien ou une tumeur. La mort cérébrale est l’arrêt irréversible de toute activité cérébrale. Elle entraîne la mort clinique du patient, à moins que celui-ci ne soit maintenu artificiellement en vie par des dispositifs assurant la respiration et la circulation sanguine.

cerveau

La moelle épinière

C’est le prolongement du cerveau qui transmet les informations nerveuses entre le cerveau et le reste du corps. Elle est protégée par la colonne vertébrale et entourée des mêmes structures que le cerveau. La moelle épinière peut être endommagée par des fractures vertébrales ou des infections. La section complète de la moelle épinière entraîne une paralysie complète et irréversible des parties du corps situées sous le niveau de la lésion. Il n’existe pas de traitement pour réparer la moelle épinière.

Vivre sans organes : jusqu’où peut-on aller ?

Le nombre minimum d’organes nécessaires au corps humain est difficile à déterminer car il dépend de nombreux facteurs, tels que l’état de santé, le mode de vie, les traitements médicaux ou les prothèses disponibles. Cependant, il est impressionnant de constater que le corps humain peut s’adapter à la perte de certains organes grâce à sa capacité de compensation ou de régénération. La médecine moderne propose également des solutions pour remplacer ou réparer les organes défaillants, mais elle ne peut pas encore compenser l’absence des organes les plus vitaux.

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