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Les nazis avaient-ils une chance de battre Oppenheimer dans la course à la bombe atomique ?

Alors qu'elle avait une longueur d'avance, l'Allemagne nazie a rencontré plusieurs problèmes

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— Everett Collection / Shutterstock.com

Alors que la perspective d’une Seconde Guerre mondiale se profilait en Europe, des scientifiques allemands ont évoqué une possible fission nucléaire. Les années qui ont suivi, l’idée que des armes nucléaires tombent entre les mains d’Hitler est devenue de plus en plus présente et inquiétante. Les américains, et surtout Robert Oppenheimer, surnommé le père de la bombe atomique, ont donc pris les devants pour construire la bombe atomique. L’Allemagne nazie aurait-elle pu battre les Américains dans cette course ?

La fission nucléaire

La fission nucléaire a été découverte en 1938 par les chimistes allemands Otto Hahn et Fritz Strassmann et par Lise Meitner et Otto Robert Frisch, physiciens de l’Institut de chimie Kaiser Wilhelm, à Berlin. Grâce à leur travaux, ils ont constaté qu’un noyau d’uranium se divise en deux s’il est touché par un neutron, libérant une quantité importante d’énergie.

Plus tard, en avril 1939, l’Allemagne a lancé un programme secret appelé Uranverein ou Club de l’uranium. Son objectif : exploiter la puissance de cette découverte scientifique. Toutefois, très vite, les rumeurs du programme nucléaire allemand ont circulé. Le 2 août 1939, « La lettre Einstein » a été envoyée au président américain Franklin D. Roosevelt. Rédigée par Leo Szilard et signée par Albert Einstein, elle avertissait que l’Allemagne nazie avait le potentiel de développer des bombes extrêmement puissantes d’un nouveau type et poussait les États-Unis à lancer leur propre programme nucléaire, notamment avec Robert Oppenheimer.

Oppenheimer
— © Department of Energy – Office of Public Affairs / Wikipedia

La longueur d’avance de l’Allemagne

L’Allemagne avait donc clairement une longueur d’avance. Alors pourquoi a-t-elle échoué à la dernière minute ? Bien que de nombreux scientifiques juifs aient fui l’Allemagne, le Club de l’uranium ne manquait pas de spécialistes.

Le physicien de l’armée Kurt Diebner a été choisi par Adolf Hitler pour diriger le programme d’armes nucléaires allemand pour enquêter sur les applications militaires de la fission nucléaire. Werner Heisenberg, Abraham Esau, Paul Harteck, Walther Gerlach et Erich Schumann ont aussi été missionnés. Toutefois, tous ces scientifiques n’ont pas été suffisants et le projet a été un échec.

L’échec du projet

Ce projet a échoué en premier lieu parce que 18 000 scientifiques américains travaillaient sur le projet Manhattan, son concurrent, ce qui est bien plus qu’en Allemagne. Le pays manquait aussi d’argent et les Allemands manquaient de coopération entre scientifiques, contrairement aux Américains.

Par ailleurs, le professeur Mark Walker a expliqué que le programme nucléaire allemand s’est « gelé au niveau du laboratoire pendant la Seconde Guerre mondiale. En proie à des problèmes d’organisation, les scientifiques se sont efforcés de construire un réacteur à fission nucléaire primitif, et ils ont même échoué dans cette tâche relativement modeste. »

Les problèmes des Allemands

Des recherches de 2019 ont également mis en lumière les problèmes auxquels les Allemands étaient confrontés. De plus, des scientifiques de l’université du Maryland ont tenté de retrouver les cubes d’uranium utilisés par l’équipe allemande et ont conclu que le laboratoire central n’en avait pas assez pour construire un réacteur nucléaire autonome. 

Le projet allemand a également subi un bouleversement militaire majeur : après l’invasion de la Norvège en 1940, les Allemands ont repris la centrale hydroélectrique de Vemork et l’ont utilisée pour produire de l’eau lourde, un ingrédient vital pour les réacteurs nucléaires.

Toutefois, les forces alliées ont bombardé à plusieurs reprises l’usine, ce qui a réduit leurs approvisionnements en eau lourde. Le coup majeur est survenu en 1943 lorsqu’un commando norvégien a attaqué l’installation, suivi d’une autre attaque des Alliés. Et les tentatives de transporter les matériaux hors du pays ont été déjouées par les résistants norvégiens. « Il y avait tellement de choses qui n’étaient que de la chance et du hasard. Il n’y avait pas de plan. Nous espérions juste le meilleur », a déclaré en 2015 Joachim Ronneberg, le chef norvégien de l’équipe commando qui a fait exploser l’usine. « Si cette mission audacieuse avait échoué, Londres aurait peut-être fini par ressembler à Hiroshima » et les Allemands auraient peut-être gagné la course à la bombe atomique. Par ailleurs, que se passe-t-il exactement quand une bombe nucléaire explose ?

Par Cécile Breton, le

Source: IFL Science

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