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1 430 sépultures romaines découvertes dans le sud de la France

Ces nécropoles contiennent des restes de cérémonies funéraires

France tombe
Image d’illustration — © Avebury123 / Wikimedia Commons

Des chercheurs ont récemment découvert un ancien cimetière romain contenant 1 430 tombes dans le sud de la France, près de la ville de Narbonne. Cette nécropole, appelée la Robine, était accompagnée de traces indiquant des festivités funéraires où les familles se rassemblaient près des tombes de leurs proches disparus.

Un aperçu des pratiques funéraires de l’époque

En prévision des projets de construction de la ville de Narbonne, les fouilles du cimetière – connu sous le nom de nécropole de la Robine en raison de sa proximité avec un canal du même nom – ont commencé en 2017. Selon une déclaration, le complexe funéraire était remarquablement bien préservé, enfoui sous 3 mètres de limon suite aux inondations de la rivière Aude voisine.

Les tombes et les artefacts datent de la période allant de la fin du premier siècle avant J.-C. à la fin du troisième siècle après J.-C. Parmi elles, plus de 100 contenaient les restes d’enfants, avec des pratiques d’inhumation variant selon l’âge. Les enfants étaient enterrés tandis que la majorité des adultes étaient incinérés. Des cercueils en bois étaient utilisés pour les adultes enterrés sans incinération, tandis que les enfants étaient placés dans des boîtes ou des fosses plus rudimentaires.

Festins en l’honneur des morts

Des traces de nourriture carbonisée, notamment des dattes, des figues, des céréales et du pain, ont été découvertes dans certaines tombes, suggérant des festins en l’honneur des défunts. Ces festins pourraient avoir été liés au festival annuel romain de neuf jours appelé « Parentalia », qui se termine par la « Feralia » le 21 février, au cours de laquelle les familles apportent de la nourriture, du vin et d’autres offrandes aux cimetières.

Selon la déclaration, de multiples constructions en pierre qui auraient pu servir de lits de banquet pour les familles célébrant la Feralia ont été découvertes lors de fouilles dans la nécropole de la Robine. Les vestiges de tubes à libations, qui sont des tubes creux en céramique enterrés au-dessus des tombes, indiquent que les familles ont pu célébrer cérémonieusement la Feralia avec les morts en ajoutant de la nourriture sur les tombes de leurs proches.

Une organisation funéraire complexe

La nécropole entièrement fouillée est située à 700 mètres à l’est de l’ancienne ville romaine de Narbonne et s’étend sur 5 000 mètres carrés. Appelée à l’origine Narbo Martius, Narbonne fut l’une des premières colonies romaines en dehors de l’Italie. La ville a été fondée en 118 avant J.-C., le long de la Via Domitia, une route reliant l’Italie à l’Espagne en passant par le sud de la France.

La nécropole est composée de deux zones principales structurées de manière régulière avec des voies de desserte et des sépultures. La première zone forme une bande le long d’une route parallèle à la Via Domitia, qui s’étend du nord au sud, tandis que la seconde zone forme une bande le long d’une route qui relie Narbonne au rivage de la Méditerranée.

Au fil du temps, le cimetière a évolué, comme en témoignent les changements dans la disposition des parcelles, des tombes et des limites. Vers 50 après J.-C., de hauts murs de pierre ont été érigés pour séparer les sépultures, créant ainsi une organisation plus structurée. Des extensions et d’autres enceintes ont également été construites vers la fin du 1er siècle après J.-C. Des plaques funéraires en marbre ornaient les murs, révélant que la majorité des personnes inhumées dans la nécropole étaient des affranchis italiens.

Des pièces de monnaie, des bijoux, des lampes, des baumes, des vases et d’autres objets funéraires ont été trouvés dans un grand nombre de sépultures. Ces objets seront exposés au musée Narbo Via de Narbonne à partir de 2026, ainsi qu’une collection unique d’amulettes, de petits outils, de cloches et de pendentifs phalliques censés être apotropaïques, c’est-à-dire capables de repousser le mal.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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