L’épave du navire du dernier voyage de Vasco de Gama découverte au large du Kenya ?

Une découverte sous-marine réalisée en 2013 par l’archéologue Caesar Bita suscite un grand intérêt dans le monde de l’archéologie maritime. Un navire, dont les vestiges sont aujourd’hui étudiés, pourrait être lié à l’un des voyages de Vasco de Gama, l’un des plus célèbres navigateurs portugais du XVIe siècle. Si cette hypothèse se confirme, cette épave pourrait devenir un témoignage d’une époque qui a marqué l’histoire des explorations maritimes. Les résultats de cette recherche ont été publiés dans le Journal of Maritime Archaeology.

Une épave mystérieuse au large du Kenya

L’épave en question a été retrouvée à seulement 500 mètres du rivage, immergée à une faible profondeur de 6 mètres. Son identification reste encore partiellement floue, mais les fouilles en cours révèlent des indices. Des vestiges de bois de charpente, découverts en 2016 par des plongeurs, pourraient appartenir à la coque du navire, tandis que des objets comme des lingots de cuivre et des défenses d’éléphants suggèrent que ce vaisseau était impliqué dans les échanges commerciaux de l’océan Indien.

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Certains archéologues pensent qu’il pourrait s’agir du São Jorge, un galion portugais de la flotte de Vasco de Gama. Ce navire faisait partie de la dernière expédition du navigateur en 1524, au cours de laquelle il succomba à une maladie en Inde. Le São Jorge aurait sombré peu avant sa mort, devenant ainsi l’une des premières épaves européennes dans l’océan Indien.

Filipe Castro, archéologue maritime à l’université de Coimbra et auteur d’une étude récente sur cette épave, qualifie cette découverte de « trésor » en raison de son immense valeur historique et symbolique.

Archaeologists Uncover Shipwreck From Vasco da Gama's Final Voyage https://t.co/yRrRnmtlEY

— ExplorersWeb (@ExplorersWeb) December 4, 2024

Un héritage historique sous les vagues

Les voyages de Vasco de Gama ont changé le cours de l’histoire mondiale. En 1497, il fut le premier Européen à franchir le cap de Bonne-Espérance, ouvrant ainsi une nouvelle route maritime vers l’Inde et l’Asie. Cette conquête a permis au Portugal de créer un empire commercial s’étendant de l’Afrique à l’Asie, reliant les continents et facilitant les échanges culturels et économiques.

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À sa mort en 1524, Vasco de Gama était devenu vice-roi de l’Inde portugaise. La découverte de l’épave du São Jorge, si elle se confirme, pourrait offrir un aperçu précieux de l’une des dernières expéditions de ce navigateur légendaire. Le São Jorge faisait partie des 20 navires de la troisième flotte de Vasco de Gama, envoyée pour sécuriser les routes commerciales du Portugal dans l’océan Indien.

Selon l’archéologue Sean Kingsley, il s’agit d’une « poussière d’étoile archéologique. Cette épave mérite protection, respect et attention avant que son histoire ne disparaisse à jamais. »

L’avenir de l’épave

La question de la préservation de l’épave est au cœur des préoccupations des autorités et des chercheurs. Le gouvernement kényan, intéressé par cette découverte, envisage de transformer le site en un musée sous-marin. Un tel projet permettrait non seulement de protéger le patrimoine historique, mais aussi d’attirer les passionnés d’histoire et de promouvoir le tourisme local.

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Cependant, l’identification précise du navire reste incertaine. Certains spécialistes suggèrent qu’il pourrait s’agir du Nossa Senhora da Graça, un autre vaisseau portugais, qui se serait échoué en 1544. Pour lever cette ambiguïté, l’équipe de Filipe Castro prévoit de mener des recherches approfondies, notamment sur les récifs coralliens environnants, afin d’obtenir des preuves tangibles sur l’origine exacte de l’épave.

Si l’épave retrouvée est bien celle du São Jorge, cette découverte représente bien plus qu’un simple vestige maritime. Elle constitue un lien direct avec une époque de découvertes qui a transformé les relations entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie. « Cette découverte est immense », conclut Filipe Castro, impressionné par l’étendue de l’épave. « La première chose qui nous frappe, c’est que cela va demander du temps pour être fouillé, minutieusement, avec une grande attention aux détails. » Pour aller plus loin, découvrez l’incroyable odyssée de Marco Polo, l’un des plus grands explorateurs de tous les temps.