Série dramatique de Netflix, Narcos suit la traque des forces de l’ordre américaines et colombiennes pour appréhender Pablo Escobar, le roi de la cocaïne. À travers cette chasse, on découvre les différentes facettes de la vie de celui qui est devenu le criminel le plus riche de l’histoire. Une œuvre à la narration impeccable et aux acteurs époustouflants.

 

Annoncée en avril 2014 par Netflix, la série est écrite par Chris Brancato (scénariste pour un bon nombre de séries depuis les années 90 dont X-Files et Law & Order) et réalisée par José Padilha, connu pour le succès à la fois critique et commercial de Elite Squad. Tournée en Colombie, Narcos transporte directement le spectateur dans l’atmosphère de la fin des années 70. Narcos, c’est tout simplement l’abréviation de narcotraficante (narcotrafiquant), mais fait aussi référence aux forces de l’ordre américaines spécialisées dans la lutte antidrogue comme la Drug Enforcement Administration (DEA) dont le protagoniste est issu.

 

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Le protagoniste en question, c’est Steve Murphy (Boyd Holbrook), un agent de la DEA habitué à traquer les hippies des années 70 dans les quartiers tranquilles de Miami qui va se retrouver à la tête de la chasse de Pablo Escobar. Il est accompagné par son équipier, Javier Pena (Pedro Pascal, ayant joué Oberyn Martell dans Game of Thrones) alors que les deux tentent de comprendre l’étendue du réseau d’Escobar et de rallier à leur côté les quelques politiciens non corrompus de la Colombie.

 

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Mais même si ce sont les « héros », les « gentils », le personnage principal est bien entendu Pablo Escobar lui-même, interprété avec talent par Wagner Moura (Elite Squad, Elysium). La plupart des dialogues sont en espagnol donc à moins d’être bilingue, il faudra activer les sous-titres pour suivre la narration. Ce n’est qu’un des nombreux choix des créateurs de la série qui propulse le lecteur dans la réalité dont s’est inspirée la série. Car même s’il y a toujours une part de fiction, la série se veut le plus fidèle possible aux événements et aux personnages historiques (Steve Murphy et Javier Pena sont également les vrais agents ayant poursuivi Escobar).

 

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À chaque épisode, on découvre des images et des vidéos d’archives saisissantes où l’on voit les vrais acteurs du cartel de Medellín dirigé par Escobar. Le vrai tour de force de la série, c’est de faire sympathiser le spectateur avec l’un des pires criminels de l’histoire. Ses débuts dans les quartiers défavorisés et son trafic de contrebande, son humour et son charisme, en font rapidement un héros que l’on veut soutenir. Mais dès que le trafic de cocaïne commence et se répand en Colombie et aux États-Unis, le personnage se durcit, montre ses vraies couleurs et devient un monstre.

 

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Un monstre auquel on est pourtant déjà attaché alors que les créateurs de la série mettent l’accent sur des moments très humains de sa vie. Et puis de temps en temps, le spectateur réalise qu’il ne regarde pas seulement une série, mais que cet homme a réellement existé et que les milliers de morts dont il est responsable ne sont pas seulement un chiffre sur l’écran. Avec la grande majorité des forces de l’ordre et des politiques dans sa poche, Pablo Escobar a eu carte blanche pendant une longue période de sa vie avant que les États-Unis s’en mêlent. Difficile de lui résister avec sa devise « plata o plomo« , c’est-à-dire argent ou plomb. Entre une grosse valise de billets et une balle dans la tête, beaucoup choisissent la valise. Kidnapping, explosions de bombes, attentats, massacres, rien ne semble au-delà de la monstruosité d’Escobar.

 

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Le 27 novembre 1989, en voulant assassiner un opposant politique et candidat à la présidentielle de 1990, ce dernier n’a pas hésité à faire exploser un avion en plein vol dans lequel le politicien était censé être. Résultat : 110 morts. En attendant, la cocaïne lui rapporte des millions, puis des centaines de millions, puis des milliards. 80 % de la production de cocaïne venait de son cartel, lui rapportant 22 milliards par an et il était listé comme l’un des hommes les plus riches du monde de 1987 à 1993. Il a tellement d’argent qu’il n’a plus d’endroit où le cacher et commencera à l’enterrer un peu partout en Colombie. Alors que sa famille était en fuite et que sa fille tombe malade, il n’hésite pas à brûler 2 millions en billets pour la réchauffer. L’argent ne le sauvera pourtant pas, mais pour découvrir cela sur Netflix, il va falloir attendre les prochaines saisons de la série !

 

Au-delà de sa portée historique et de l’importance de Pablo Escobar dans l’histoire de la Colombie moderne, Narcos est avant tout une très bonne série dont a du mal à décrocher grâce à la prestation magistrale de Wagner Moura et à la réalisation dynamique de José Padilha. Une histoire tellement folle qu’il est parfois difficile de réaliser qu’elle s’est réellement déroulée dans notre monde. Selon vous, cette représentation de l’histoire d’Escobar semble-t-elle fidèle à la réalité ?

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