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La mise en évidence de signes de croissance fongique sur les momies d’une collection itinérante mexicaine suggère un risque sanitaire pour le public et les professionnels les manipulant.

Menace fongique

Contrairement à leurs célèbres pendants égyptiens, ces dépouilles inhumées au milieu des années 1800 dans le centre du Mexique et connues sous le nom de « momies de Guanajuato » n’ont pas été embaumées. Selon les archéologues, leur apparence caractéristique serait liée à la nature sèche et riche en minéraux des sols dans lesquels les chambres funéraires les abritant avaient été creusées.

Devenues de véritables attractions touristiques au cours du XXe siècle, ces restes humains bien conservés avaient été exhumés à partir de 1870, suite à l’instauration d’une « taxe funéraire » annuelle : lorsque les familles concernées ne pouvaient s’en acquitter, les corps étaient déterrés et les emplacements réattribués. Présentées dans différents musées au cours des dernières décennies, une partie de ces momies naturelles sont actuellement exposées à Mexico.

Si un traitement aussi éthiquement discutable (l’exposition des dépouilles étant régulièrement comparée à un « freak show ») a poussé les autorités mexicaines à lancer l’an passé un programme d’identification des corps, c’est aujourd’hui un problème bien différent que rapporte l’Institut national d’anthropologie et d’histoire mexicain. La récente analyse de clichés des dépouilles a en effet révélé la présence de probables colonies de champignons sur plusieurs d’entre elles.

Suggérant un risque d’infection fongique pour les visiteurs venant les contempler ainsi que les personnes amenées à les manipuler, via l’inhalation de spores, de telles observations soulignent l’importance de s’assurer du caractère hermétique des structures en verre les protégeant.

Des précédents

Ce n’est pas la première fois que des momies anciennes sont considérées comme une source possible d’infection fongique. Au début des années 1920, plusieurs personnes ayant participé aux célèbres fouilles du tombeau de Toutânkhamon, auraient potentiellement été exposées aux spores du champignon Aspergillus (capable de survivre à l’état dormant pendant des millénaires) et trouvé la mort au cours des mois suivants.

Un événement similaire s’était produit en 1970 lors de l’ouverture de la tombe du roi Casimir IV, vieille de 600 ans. Sur les 12 scientifiques présents, dix avaient succombé dans les semaines ayant suivi.

Lors du transfert de la dépouille de Ramsès II à Paris en 1976, des chercheurs avaient pu isoler 89 espèces de champignons différentes, dont Aspergillus.

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