Ces dernières années, des microplastiques en suspension dans l’air ont été détectés partout dans le monde, les plus fortes concentrations ayant été relevées au-dessus de Londres et Pékin. De nouvelles recherches suggèrent que ces particules refroidissent sensiblement le climat en réfléchissant la lumière solaire.
Une contribution mineure au refroidissement de la planète
D’une taille comprise entre 15 et 250 micromètres, soit l’épaisseur d’une mèche de cheveux, les microplastiques aériens sont plus grands que la plupart des autres aérosols présents dans l’atmosphère, tels que le carbone et les sulfates. Cependant, en raison de leur faible densité, ces particules (provenant des textiles synthétiques comme le polyester, des pneus, des peintures ou de la décomposition de morceaux de plastique plus gros) sont transportées par le vent sur de grandes distances.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature, Laura Revell et ses collègues de l’université de Canterbury, en Nouvelle-Zélande, ont étudié l’impact des microplastiques en suspension dans l’air sur le climat. Après avoir calculé les propriétés optiques de ces minuscules éléments, l’équipe a utilisé un modèle climatique mondial pour évaluer leur effet global. Une concentration de microplastiques de 100 particules par mètre cube d’air, correspondant aux concentrations moyennes signalées par des études antérieures, a été utilisée.
S’il s’est avéré que ces particules réfléchissaient la lumière du Soleil vers l’espace et absorbaient la chaleur provenant de la surface terrestre, contribuant ainsi simultanément au refroidissement et au réchauffement de la planète, le premier effet, bien que négligeable par rapport aux influences des gaz à effet de serre et autres aérosols atmosphériques, était le plus marqué.
Des effets sur le climat appelés à augmenter
« La concentration atmosphérique des particules microplastiques est inférieure de plusieurs ordres de grandeur à celle des autres types d’aérosols atmosphériques, ce qui explique pourquoi leur effet sur le climat est actuellement faible » explique Revell. « Cependant, la pollution microplastique continuant à augmenter, nous nous attendons à ce que les concentrations de ces particules dans l’air augmentent également et puissent avoir un effet climatique similaire à celui d’autres types d’aérosols atmosphériques. »
Malgré leur contribution mineure au refroidissement de la planète, ces microplastiques ne doivent surtout pas être considérés comme bénéfiques, d’après Revell. « Nous savons que ces particules, qui représentent un danger pour la faune et les écosystèmes, sont nocives lorsqu’elles sont inhalées. »
« Il s’agit d’un bon rappel : même si le monde réussissait à réduire l’effet de serre, nous devrions toujours réfléchir soigneusement à la façon dont tout le reste de nos activités pourrait modifier le climat », estime Piers Forster de l’université de Leeds, au Royaume-Uni.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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