Lorsque l’on parle de manga, on prend très vite l’habitude d’énoncer les grands titres du genre et leurs mangakas japonais. Pourtant, la BD nippone s’étant popularisée ces dernières années, de nombreuses oeuvres reprennent les codes du manga japonais aux 4 coins du globe. C’est le cas de l’excellent Scott Pilgrim qui nous vient tout droit du Canada. Soogeek vous en dit plus sur cette oeuvre drôle et passionnante.

Créé par l’auteur Bryan Lee O’Malley, Scott Pilgrim nous plonge dans la vie d’un jeune adulte de 23 ans vivant dans la ville de Toronto avec Wallace, son colocataire. Le premier tome nous raconte la « Petite vie précieuse » de Scott, alors qu’il commence à sortir avec une lycéenne de 17 ans. Si cette relation, qui semble étonner tous ses proches, ne lui pose pas de problème, il va bientôt devoir y mettre un terme. Une nuit, Scott rencontre une autre fille dans ses rêves : belle est mystérieuse, cette demoiselle aux cheveux colorés se promène en roller dans son inconscient. Cette jeune femme, il la rencontre dans une bibliothèque, éveillé cette fois-ci. Prénommée Ramona Flowers, elle occupe désormais toutes les pensées du héros de notre histoire. Toutefois et malgré les débuts sincères de leur relation, Scott va vite déchanter : pour pouvoir sortir avec Ramona, il doit vaincre ses sept ex-copains maléfiques.

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Personnage cool aux airs normaux, Scott est avant tout un jeune fainéant qui n’a pas plus de plan pour l’avenir que d’argent en poche. Tout le monde autour de lui semble avancer avec plus ou moins de réussite dans la vie quand lui stagne au même endroit, sans envie ni besoin. Il tente de se remettre d’une rupture amoureuse difficile : Envy Adams le quitté pour réussir dans la musique en tant que chanteuse du célèbre groupe de musique Clash at Demonhead. Sa rencontre avec Ramona va totalement changer les choses pour lui : il va se sentir forcé de prendre sa vie en main. En vérité, il n’a pas envie de combattre les ex maléfiques de sa bien-aimée mais s’il ne le fait pas, il risque de la perdre.

Une des forces de ce manga, c’est ses références à la culture geek : O’Malley s’est amusé à recycler les codes des jeux vidéo vintage et à faire référence à la culture américaine tout au long de l’histoire de son personnage. Les dessins sont extrêmement simples, faits de noir et blanc et sans détails qui ne seraient pas liés à la trame et ça marche : Scott Pilgrim a très vite trouvé son public. L’intérêt des lecteurs se trouve aussi dans le fait que chacun peut s’identifier d’une manière ou d’une autre dans un des personnages.

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En plus des protagonistes précédemment cités, il y a Stacey Pilgrim, la soeur du héros qui est à la fois protectrice de son petit frère et fatiguée de son comportement enfantin. Elle est amie avec Julie Powers, une jeune femme plutôt bizarre au ton sarcastique. Musicien talentueux, Scott est membre d’un groupe de rock nommé les Sex Bob-Omb composé de Stephen, un personnage un peu plus âgé que les autres qui rêve de percer dans l’industrie de la musique, d’un autre jeune homme plus discret lui aussi nommé Scott mais surnommé « l’autre Scott« , et de Kim l’ex-copine renfermée du héros.

Face à la qualité et à la fraîcheur du récit, Bryan Lee O’Malley a reçu plusieurs récompenses sur chacun des 6 tomes qui composent la série et bien qu’elle traite d’adolescents canadiens, son histoire a très vite intéressé le cinéma américain. En 2010, le réalisateur et scénariste Edgar Wright (Shaun of the Dead) a adapté l’oeuvre au cinéma. Pour ce faire, il a regroupé un casting de renom : Michael Cera (SuperGrave, C’est la fin, Be Bad) interprétait Scott, Anna Kendrick (Twilight, Pitch Perfect, The Voices) était sa soeur, Kieran Culkin jouait son colocataire et Julie prenait les traits de Aubrey Plaza (Parks and Recreation). Pour couronner le tout, le boss final et 7e ex de Ramona était interprété par Jason Schwartzman (Big Eye, The Grand Budapest Hotel). Malheureusement et malgré le respect de l’oeuvre originale, le film fit un flop au cinéma et passa presque inaperçu du grand public.

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Une série d’animation ainsi qu’un jeu vidéo ont été créés : édité par Ubisoft, le beat them all reprend l’histoire du manga et il n’y a rien d’étonnant à cela étant donné que l’oeuvre papier fut créée de façon à ressembler à un jeu. On y observe le personnage principal vaincre un à un les ex maléfiques et gagner, à chaque fin de combat, des récompenses (pièces, vies…). Les graphismes du jeu, en pixel art, subliment à la perfection l’ensemble de la franchise de l’auteur canadien.

Avec Scott Pilgrim, Bryan Lee O’Malley a créé tout un univers aux possibilités d’adaptations diverses. Les comics reprennent les codes des jeux vidéo, mais aussi du manga ou du cinéma tout en mettant en scène des personnages humains et souvent maladroits. La qualité de l’oeuvre n’est plus à démontrer et le personnage est entré dans la culture geek en lui rendant hommage. D’après vous, qu’est-ce qui fait de Scott Pilgrim une oeuvre à part ?

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