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L’Espagne a récemment fait un pas important vers la légalisation de l’euthanasie. Son parlement s’est prononcé en faveur de l’euthanasie et du suicide médicalement assisté pour les patients souffrant d’affections de longue durée et n’ayant aucun espoir de guérison.

Une avancée sociale majeure

Le 17 décembre dernier, la Chambre espagnole a adopté à une large majorité (198 voix contre 138) le projet de loi légalisant l’euthanasie et le suicide assisté, distingués selon que le produit létal est administré par le corps médical ou ingéré par le patient lui-même. Celui-ci concerne les personnes souffrant de maladies « graves et incurables », ou « d’affections invalidantes et permanentes » à l’origine de « souffrances intolérables pour le patient ».

Soutenue par les deux partis membres de la coalition gouvernementale (parti socialiste et Podemos, gauche radicale), le parti de centre-droit Ciudadanos, et approuvée par 90 % des Espagnols selon un sondage réalisé en 2019, la proposition sera prochainement examinée par le Sénat et pourrait être promulguée au printemps 2021.

« En tant que société, nous ne pouvons pas rester impassibles face à la douleur intolérable dont souffrent de nombreuses personnes », a notamment déclaré Salvador Illa, ministre espagnol de la Santé, à l’issue du vote.

Actuellement, l’aide au suicide et à l’euthanasie sont passibles de deux à dix ans de prison en Espagne, et le projet de loi a rencontré l’opposition du Parti populaire conservateur et du parti d’extrême droite Vox. Alors que quelques personnes s’étaient réunies devant le Parlement de Madrid pour protester contre la légalisation de l’euthanasie, plusieurs rassemblements ont été organisés dans différentes villes du pays afin de saluer son approbation par les députés espagnols.

— Patrick Thomas / Shutterstock.com

Quatre demandes successives nécessaires

Devant être réalisée par écrit par un patient majeur, citoyen ou résident espagnol et capable de prendre des décisions rationnelles, la demande devra être réaffirmée à quatre reprises. Pour que celle-ci soit validée, elle devra être successivement acceptée par deux médecins, puis examinée par une commission.

L’euthanasie pourra être pratiquée dans un établissement de santé public, privé ou à domicile. À condition d’avoir mentionné leur volonté dans un testament vital, les patients pourront se faire représenter par un tiers préalablement désigné en cas d’incapacité physique. Le coût de la procédure sera quant à lui pris en charge par la sécurité sociale espagnole.

La loi prévoit également que toute personne travaillant dans le secteur de la santé puisse refuser de participer à la procédure pour des raisons de croyances, dans un pays où l’Église catholique, fermement opposée à l’euthanasie, dispose d’une influence morale majeure.

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1 Commentaire
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3 années

Le pape autorise l’incineration,la crémation.
Mais à l’image de Jésus qui a soufert sur la croix,l’être humain doit souffrir.!?