
Chaque été, le même scénario se répète. Les valises se ferment, les familles prennent la route, et les refuges, eux, tirent la sonnette d’alarme. Ce samedi 28 juin, la Journée mondiale contre l’abandon des animaux de compagnie revient comme un cri du cœur. Elle ne vise pas seulement à sensibiliser. Elle exige une prise de conscience collective, juste avant le moment le plus cruel de l’année pour des milliers d’animaux. En somme, cette journée nous confronte à une réalité que beaucoup préfèrent ignorer.
En France, l’été déclenche une vague d’abandons : 60 000 animaux laissés pour compte
Chaque année, les Français abandonnent près de 300 000 animaux, dont environ 60 000 durant l’été. Ces chiffres ne tombent pas du ciel : la SPA les documente scrupuleusement. En effet, durant les mois de juillet et août 2024, ses équipes ont accueilli 8 000 animaux supplémentaires. Derrière ces données, on retrouve des situations souvent similaires : des chiens attachés à un arbre, des chats lâchés dans une zone industrielle, ou des NAC retrouvés dans des cartons.
Le problème ne relève donc pas d’un cas isolé. Bien au contraire, il touche tout le territoire, toutes les classes sociales, tous les profils. Contrairement à certaines idées reçues, l’abandon ne résulte que très rarement d’une urgence. La plupart du temps, les propriétaires n’ont tout simplement pas anticipé. Ils partent en vacances sans solution ou se rendent compte, un peu tard, qu’un animal n’est “plus compatible” avec leur rythme de vie.
Par ailleurs, les nouveaux animaux de compagnie (lapins, serpents, furets…) sont de plus en plus concernés. Leur popularité grandit, mais leur abandon aussi. Ils nécessitent des soins spécifiques que peu de gens maîtrisent. Ainsi, lorsqu’ils deviennent “difficiles à gérer”, beaucoup les abandonnent sans remords.
La SPA mène une bataille sur tous les fronts : prévenir, recueillir, responsabiliser

Face à cette spirale, la SPA refuse de baisser les bras. Depuis 1845, elle incarne un rempart contre l’indifférence. Chaque jour, ses équipes agissent. Elles prennent en charge les animaux abandonnés, les soignent, les identifient et leur offrent une seconde chance. Toutefois, elles ne se contentent pas de réparer les dégâts. Elles agissent également en amont, en menant des campagnes d’information et en accompagnant les maîtres en difficulté.
Dans cette dynamique, la Journée mondiale contre l’abandon, lancée en 2019 par Solidarité-Peuple-Animal, joue un rôle clé. Elle appelle à la mobilisation de toutes les sphères de la société. L’objectif ? Rappeler que l’adoption implique une responsabilité durable, et que l’abandon n’est ni une option, ni une fatalité.
En 2024, la SPA a sauvé 43 742 animaux. Ce chiffre, aussi impressionnant soit-il, cache une autre réalité : malgré tous les efforts, les abandons ne faiblissent pas. Pourtant, les solutions existent. Grâce à ses campagnes, la SPA promeut l’identification, la stérilisation et les adoptions réfléchies. Encore faut-il que chacun s’en empare.
Ce samedi 28 juin, ne restons pas spectateurs : soyons acteurs du changement
La Journée mondiale contre l’abandon ne doit pas être un événement de plus à survoler. Elle nous interpelle directement. Avant d’adopter, posons-nous les bonnes questions. Avons-nous le temps, les ressources et la volonté d’accompagner un animal pendant quinze ans ? Savons-nous comment voyager sans l’abandonner ? Existe-t-il d’autres solutions que l’abandon ? La réponse est oui, évidemment.
En réalité, cette journée ne nous demande pas de grands sacrifices. Elle nous invite simplement à faire preuve de responsabilité. Partager une campagne, parler à un ami, soutenir un refuge local : chaque geste a un impact. Ainsi, ce samedi 28 juin, ne détournons pas le regard. Refusons l’indifférence. Car ces animaux, eux, continuent à nous faire confiance. Et il est grand temps de nous montrer dignes de cette confiance.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Catégories: Actualités, Animaux & Végétaux