
Notre espèce a passé la majorité de ses 300 000 ans d’existence en Afrique, qui est également son berceau. Des chercheurs se sont récemment penchés sur les raisons de son exode massif tardif, il y a environ 60 000 ans.
Nouvelles niches écologiques
Menés par des chercheurs de l’Institut Max-Planck, du Musée d’histoire naturelle de Londres et de l’université de Cambridge, ces travaux ont impliqué l’examen de preuves archéologiques vieilles de 120 000 à 14 000 ans attribuées à Homo sapiens.
Celles-ci ont été associées à des enregistrements environnementaux et climatiques (végétation, précipitations, températures) afin d’éclairer le contexte « écologique » dans lequel les premières grandes migrations humaines hors du continent africain étaient intervenues.
Cette approche a révélé des changements nets il y a environ 70 000 ans, avec l’exploration et la colonisation d’environnements jusqu’alors inhospitaliers, comprenant forêts denses, déserts arides et régions plus froides.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature, c’est cette flexibilité sans précédent qui a permis à notre espèce de s’établir durablement en Asie et en Europe, il y a entre 60 000 et 50 000 ans.

Pas de développements technologiques significatifs
De façon intrigante, la conquête de ces nouvelles niches écologiques ne semble pas avoir coïncidé avec des développements technologiques significatifs, ou des conditions climatiques considérées comme favorables.
« Les dispersions précédentes étaient intervenues lors de périodes de précipitations intenses au niveau de la ceinture désertique saharo-arabique, à l’origine de la formation de corridors verts », soulignent les chercheurs.
L’équipe attribue une bonne partie de ce succès à une communication plus étroite entre nos ancêtres, leur ayant permis de collaborer à un niveau sans précédent, et de « dompter définitivement » d’autres parties du globe.
L’an passé, des chercheurs avaient établi des correspondances étroites entre les génomes des populations actuelles du plateau perse et ceux des premiers humains modernes connus à s’être établis hors de l’Afrique.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
Étiquettes: humain, Homo sapiens
Catégories: Actualités, Histoire