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Des images troublantes montrent d’anciens « hommes de sel » iraniens momifiés dans une mine

Une découverte fascinante

Hommes Sel
© G. Najaflu / Stöllner et al., J. World Prehist., 2024

Des découvertes archéologiques récentes en Iran ont permis de révéler les restes momifiés de mineurs, appelés les « hommes du sel », qui ont perdu la vie il y a environ 2 500 ans. Ces mineurs travaillaient dans une ancienne mine de sel, et leurs corps ont été préservés de manière exceptionnelle grâce aux conditions spécifiques du site. Ces momies apportent des informations importantes sur la vie de ces travailleurs et les dangers auxquels ils étaient confrontés. Les résultats de l’étude sont publiés dans le Journal of World Prehistory.

Une mine ancienne et mortelle

La mine de Chehrābād, située dans les montagnes de Māhneshān, dans le nord-ouest de l’Iran, est le lieu où plusieurs mineurs ont péri tragiquement il y a des millénaires. Ce site se trouve dans une région riche en sel, connue sous le nom de Douzlākh. Exploitée pendant des siècles par différents peuples, cette mine a joué un rôle central dans l’économie de la région. 

Les premières découvertes remontent à 1993, lorsque les archéologues ont mis au jour des fragments de momies humaines. Parmi ces restes, une tête momifiée avec une barbe blanche et une boucle d’oreille en or a été découverte, accompagnée de divers objets personnels comme des couteaux en fer, une botte en cuir et des morceaux de vêtements. 

Cette personne, attribuée à la période sassanide (300 après J.-C.), appartient à un des « hommes du sel », les mineurs qui ont perdu la vie en travaillant dans des conditions dangereuses. En 2004, un deuxième Saltman a été découvert à environ 15 mètres du premier. Six autres momies ont été découvertes en 2010.

Mine Sel
© Thomas Stöllner / Stöllner et al., J. World Prehist., 2024

Des corps momifiés et préservés par le sel

La particularité de ces corps repose sur leur état de conservation. Grâce à la forte concentration de sel dans la mine, les corps des mineurs ont été déshydratés rapidement, empêchant leur décomposition et permettant une momification naturelle. Cette préservation a permis de conserver les traits des mineurs, ainsi que des détails sur les conditions de leur mort.

Parmi les découvertes les plus marquantes figure celle d’un jeune garçon de 16 ans, retrouvé les mains levées dans une posture qui suggère qu’il tentait de se protéger de quelque chose. D’autres momies présentent des signes de blessures graves, notamment des fractures et des lésions de compression, révélant que les mineurs ont probablement été victimes d’accidents dans la mine.

En plus des blessures physiques, des analyses ont montré que certains mineurs souffraient d’infections parasitaires. Par exemple, la cinquième momie découverte avait une importante quantité d’œufs de ténia dans ses intestins, probablement due à une consommation de viande crue ou mal cuite. Ce détail constitue l’un des plus anciens exemples de parasitisme intestinal jamais découvert en Iran.

Homme Sel
© K. Stange, AVTention Marienheide; Graphic: Th. Stöllner / Stöllner et al., J. World Prehist., 2024

Une mine exploitée pendant plusieurs siècles

Bien que les momies apportent des informations sur les travailleurs, les détails concernant l’exploitation de la mine restent plus flous. Les archéologues ont confirmé que la mine de Chehrābād a été exploitée pendant la période achéménide (550-330 avant J.-C.), lorsque l’empire dominait une grande partie du monde antique. Cependant, vers 405-380 avant J.-C., un accident tragique dans la mine a entraîné la mort de trois mineurs, causant son abandon temporaire pendant environ 200 ans.

La mine a été réactivée à l’époque sassanide, entre le deuxième et le troisième siècle après J.-C., mais d’autres catastrophes y ont eu lieu, comme en témoignent les momies retrouvées. Des preuves montrent que la mine est restée en activité jusqu’au début du septième siècle.

Des périodes ultérieures, telles que la période seldjoukide (1081-1307 après J.-C.) et ilkhanide (1256-1353 après J.-C.), ont vu la mine redevenir active. Elle a également été utilisée pendant une partie de l’époque islamique médiévale. Cependant, malgré cette exploitation intense, les fouilles archéologiques montrent que les méthodes et les sites d’extraction ont évolué au fil du temps.

Des preuves de l’exploitation préhistorique ?

Les archéologues ont tenté de déterminer depuis combien de temps la mine de Chehrābād a été exploitée avant l’époque achéménide. Les recherches sur 18 sites archéologiques voisins, allant de la Préhistoire à l’époque islamique, ont permis de rassembler quelques indices. Il semble que la mine ait joué un rôle central dans l’économie locale bien avant l’avènement des grandes dynasties.

Des vestiges d’établissements remontant au Chalcolithique (environ 5000 à 4000 avant J.-C.), voire à l’âge de pierre, ont été découverts. Cependant, aucune preuve définitive n’indique que les habitants de cette époque exploitaient activement le sel. Il est possible que leurs méthodes aient été rudimentaires ou qu’elles aient été perdues avec le temps.

Pour aller plus loin, découvrez la mine de sel de Wieliczka.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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