
Lors de la rénovation d’un terrain de football à Vienne, des ouvriers ont fait une découverte inattendue : plus d’une centaine de squelettes dans une fosse vieille d’au moins 1 900 ans.
Champ de bataille
Rapidement dépêchés sur les lieux, les experts du musée de la capitale autrichienne ont dénombré les restes d’au moins 129 individus. Témoignages « d’un évènement catastrophique dans un contexte militaire », les dépouilles avaient été entassées à la hâte. L’ensemble des squelettes présentaient de graves lésions, principalement au niveau de la tête, du torse et du bassin.
« C’était un champ de bataille », estime Kristina Adler-Wölfl, directrice du département archéologique de la ville de Vienne. « Ces blessures ont été causées par des épées, des lances et des armes contondantes, excluant la possibilité qu’ils aient été exécutés. »
Selon Michaela Binder, qui a supervisé les fouilles, si les vestiges de batailles massives, ayant notamment opposé les Romains à des tribus germaniques, avaient précédemment été mis au jour, il s’agit du premier charnier de guerre datant de l’époque romaine. « Jusqu’au troisième siècle de notre ère, les soldats de l’empire étaient généralement incinérés », souligne-t-elle.
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— The Washington Times (@WashTimes) April 3, 2025
Les analyses réalisées ont révélé que les individus, de sexe masculin, présentaient généralement des signes de bonne santé dentaire et étaient âgés de 20 à 30 ans. L’utilisation du carbone 14 a permis de situer leur mort à la fin du premier siècle de notre ère.
Équipement romain
Les objets découverts incluent un poignard romain produit entre 50 et 150 de notre ère, des armures, des fragments de casques à protège-joue, et des clous caractéristiques des caligas. Faites de cuir épais, ces sandales offraient à leurs porteurs stabilité et adhérence sur des terrains difficiles, tout en réduisant le risque d’ampoules et de coupures.
Jusqu’à présent, un légionnaire romain a pu être formellement identifié. Les archéologues espèrent que de futures analyses ADN et isotopiques permettront d’établir le camp des combattants.
« L’hypothèse la plus probable est que cette bataille soit intervenue dans le cadre des campagnes danubiennes de l’empereur Domitien, entre 86 et 96 de notre ère », conclut Adler-Wölfl.
Il y a quelques jours, des archéologues avaient annoncé la découverte en France d’un canal construit par l’oncle de Jules César.
Par Yann Contegat, le
Source: The Guardian
Étiquettes: empire romain, squelettes
Catégories: Actualités, Histoire