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Aperçu de la composition du rouge à lèvres à l’échelle microscopique : Rouge (hématite), jaune (braunite), rose (quartz) et vert (galène) — © Eskandari et al. / Scientific Reports 2024

Des chercheurs ont récemment décrit un rouge à lèvres remontant à l’âge du bronze, suggérant que les anciens Iraniens utilisaient déjà ce type de cosmétique près de deux millénaires avant notre ère.

Maquillage antique

La petite fiole de chlorite renfermant ce produit cosmétique antique avait été découverte dans le sud-est de l’Iran en 2001. Sa récente datation au radiocarbone a révélé qu’il avait été fabriqué entre 1936 et 1687 avant notre ère, en faisant vraisemblablement le plus ancien rouge à lèvres avéré.

Si l’âge avancé de l’artefact peut paraître surprenant, les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Scientific Reports, notent que l’utilisation de cosmétiques était à cette époque répandue au Proche-Orient et en Égypte. Avec différents exemples de fonds de teint, ombres à paupières et crayons pour les yeux y ayant été découverts au fil des décennies.

L’analyse chimique de la fine poudre violette résiduelle à l’intérieur de la fiole a révélé une importante concentration d’hématite, connue pour sa teinte rouge intense, assombrie par de la manganite et de la braunite, ainsi que des traces de galène, d’anglésite et d’autres substances organiques. Selon les chercheurs, des fibres végétales auraient été ajoutées à la concoction cosmétique antique afin de la parfumer.

Fiole de chlorite (à gauche) et son contenu (à droite) — © Eskandari et al. / Scientific Reports 2024

À l’heure actuelle, l’équipe ignore si les minuscules particules de quartz identifiées visaient à rendre le rouge à lèvres plus brillant, ou si leur présence est simplement le résultat de la dégradation du contenant. Quoi qu’il en soit, sa composition ressemble étrangement à celle des rouges à lèvres contemporains.

Industrie cosmétique de l’âge du bronze

Présentant de délicates incisions, la fiole elle-même suggère que les produits cosmétiques antiques étaient conditionnés dans des types de contenants spécifiques « facilitant leur identification », comme c’est le cas pour les cosmétiques et les parfums actuels.

Bien que l’identité de son propriétaire demeure inconnue, une tel artefact offre un aperçu fascinant de l’industrie cosmétique de l’âge du bronze, souvent négligée. « Il s’agissait d’une expression coûteuse du luxe, qui jouait un rôle prépondérant dans les interactions sociales entre les élites des premières cités », estime le chercheur Massimo Vidale.

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