Récemment, l’instrument infrarouge moyen du télescope spatial James-Webb (MIRI) a capturé une nouvelle image de l’anneau extérieur de la galaxie du Sombrero. Un aperçu de la manière dont la poussière est répartie. Explications.
La galaxie du Sombrero est située à environ 28 millions d’années-lumière de la Terre, dans la constellation de la Vierge. Aussi appelée Messier 104, M104 ou encore NGC 4594, cette galaxie spirale a été découverte le 11 mai 1781 par l’astronome français Pierre Méchain. Ayant un diamètre d’environ 49 000 années-lumière, elle possède de surcroît un renflement central très massif et abrite un trou noir supermassif.
« La nature agglomérante de la poussière, où MIRI détecte des molécules contenant du carbone appelées hydrocarbures aromatiques polycycliques, peut indiquer la présence de jeunes régions de formation d’étoiles », ont expliqué les astronomes de James-Webb. « Cependant, contrairement à certaines galaxies étudiées avec Webb, notamment Messier 82, où naissent 10 fois plus d’étoiles que dans la Voie lactée, la galaxie du Sombrero n’est pas un foyer particulier de formation d’étoiles. »
Les astronomes ajoutant : « Les anneaux de la galaxie du Sombrero produisent moins d’une masse solaire d’étoiles par an, alors que la Voie lactée produit environ deux masses solaires par an. Le trou noir supermassif au centre de la galaxie du Sombrero, également connu sous le nom de noyau galactique actif (AGN), est plutôt docile, même avec une masse importante de 9 milliards de masses solaires. Il est classé comme un AGN de faible luminosité, qui grignote lentement la matière qui tombe de la galaxie, tout en envoyant un jet brillant et relativement petit. Dans la galaxie du Sombrero vivent également quelque 2 000 amas globulaires, un ensemble de centaines de milliers de vieilles étoiles maintenues ensemble par la gravité. Ce type de système sert de pseudo-laboratoire aux astronomes pour étudier les étoiles : des milliers d’étoiles au sein d’un même système ayant le même âge, mais des masses et d’autres propriétés différentes constituent une opportunité intéressante pour des études comparatives. Dans l’image MIRI, des galaxies de formes et de couleurs variées jonchent le fond de l’espace. Les différentes couleurs de ces galaxies d’arrière-plan peuvent renseigner les astronomes sur leurs propriétés, notamment sur leur distance. »
Par ailleurs, James-Webb observe de mystérieuses structures au-dessus de la Grande Tache rouge de Jupiter.