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— Maurizio Bersanelli / Shutterstock.com

Des lagunes inexplorées de Patagonie ont révélé une découverte extraordinaire de stromatolithes vivants et fossilisés. Les fossiles de stromatolithes constituent l’une des premières preuves de vie sur Terre. Bien que les stromatolithes ne soient pas les seuls organismes survivants aujourd’hui, ils sont uniques par leur ressemblance avec les fossiles. Ils sont produits par une combinaison d’organismes individuels, formant des communautés qui peuvent être utilisées par différentes espèces. 

La formation des stromatolithes

Les stromatolithes sont constitués de créatures individuelles qui sont à peine visibles au microscope, mais qui, une fois combinées, forment des colonies beaucoup plus importantes. De nombreux organismes divers, le plus souvent des cyanobactéries, adoptent cette stratégie. Les organismes photosynthétiques qui forment les stromatolithes s’empilent les uns sur les autres pour accéder à la lumière du soleil. Ils sont maintenus ensemble par du sable et des liquides adhésifs produits par les organismes eux-mêmes.

Les stromatolithes vivants se trouvent dans des environnements où d’autres formes de vie ne peuvent exister, par exemple dans des eaux trop salées pour que d’autres espèces puissent y survivre. Ces environnements empêchent les prédateurs de se nourrir des stromatolithes et leur permettent de prospérer. Il peuvent atteindre plus d’un mètre de haut.

L’exemple le plus célèbre de stromatolithes vivants se trouve à Shark Bay, en Australie-Occidentale, où ils poussent à proximité des plus anciens exemples fossilisés. Toutefois, des chercheurs ont découvert des stromatolithes encore plus intéressants dans des lagunes hypersalines à la Puna de Atacama, à près de 4 000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Cette découverte pourrait constituer l’un des meilleurs exemples modernes des premiers signes de vie sur Terre.

Les stromatolithes de la Puna de Atacama

La recherche de stromatolithes a conduit les chercheurs à de nombreuses expéditions. Le professeur Brian Hynek, de l’université du Colorado à Boulder, a découvert les stromatolithes alors qu’il recherchait des microbes rares pour l’assainissement des sols avec le Dr Mariá Farías, de PUNABIO Environmental Consulting. Ils ont entrepris un voyage périlleux, traversant des terres reculées et des conditions climatiques extrêmes. 

La découverte de 12 lagunes s’étendant sur 10 hectares a été la récompense ultime de cette expédition. Les eaux étaient parfaitement claires, peu de vie ou de saleté les troublaient, si bien que Hynek a pu voir des stromatolithes verts, apparemment en pleine croissance. Ces spécimens sont énormes par rapport à d’autres spécimens vivants, certains mesurant cinq mètres de large. Des fossiles sont connus pour atteindre 6 mètres de haut, et l’on suppose qu’il était plus facile de devenir grand lorsqu’il n’y avait rien de plus avancé pour menacer les organismes.

Les stromatolithes découverts à la Puna de Atacama présentent des caractéristiques uniques qui les distinguent des autres exemples à travers le monde. L’analyse chimique révèle une composition particulière, avec des spécimens principalement constitués de gypse (CaSO42H2O), un minéral omniprésent dans les stromatolithes fossiles mais rare dans les formes vivantes. Bien que les cyanobactéries se soient révélées être la surface vivante, la quantité d’archées, qui sont plus susceptibles d’être les constructeurs initiaux des stromatolithes, a fait virer le noyau au rose. 

Les implications astrobiologiques

Les stromatolithes sont importants pour comprendre l’histoire de la vie sur Terre. Les données isotopiques suggèrent que la vie est apparue il y a environ 4,1 milliards d’années, mais les plus anciens fossiles de stromatolithes ont 3,5 milliards d’années. Il est possible qu’il y ait eu des occurrences antérieures, mais dans des zones où la géologie n’a pas survécu. Par ailleurs, il est plus probable que les stromatolithes aient été les premiers organismes à se fossiliser, car les premières formes vivantes ne se fossilisaient pas correctement.

La similitude entre l’environnement de la Puna de Atacama et les conditions de la Terre primitive en fait un terrain d’étude privilégié pour les astrobiologistes. La possibilité que des formations similaires aient pu exister sur des planètes comme Mars soulève des questions intrigantes sur la recherche de traces de vie extraterrestre. 

Cependant, l’exploitation minière imminente dans la région, axée sur des ressources telles que le lithium, met en péril la préservation de ces systèmes sensibles. La nécessité de protéger ces environnements uniques tout en continuant la recherche scientifique devient impérative.

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