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Avoir des enfants est l’une des décisions les plus importantes de la vie. Alors que des facteurs tels que les aspirations professionnelles et la stabilité financière influencent souvent le timing, une étude récente explore un élément potentiellement négligé : les implications biologiques de la parentalité précoce.

Les gènes de la fertilité semblent raccourcir la longévité

Savoir pourquoi nous vieillissons est un sujet qui a captivé les scientifiques depuis longtemps. On s’est longtemps demandé pourquoi certains vivent bien au-delà d’un siècle, tandis que d’autres affrontent la fin de leur vie bien plus tôt. Pour répondre à cette question, on aurait tendance à évoquer des facteurs liés au mode de vie – comme l’alimentation et l’exercice physique – ainsi qu’à la santé. Mais il faut savoir qu’il existe un autre facteur très important qui influe sur la longévité de chaque individu : la génétique.

Dans une nouvelle étude, les chercheurs de l’université du Michigan ont trouvé des preuves suggérant qu’avoir des enfants plus tôt dans la vie peut être génétiquement lié à une durée de vie plus courte. Plus précisément, les résultats de l’étude publiée dans la revue Science Advances ont montré que les gènes qui stimulent la fertilité et qui favorisent des taux de reproduction plus élevés sont associés à une durée de vie plus courte. En effet, il a été constaté que les personnes génétiquement prédisposées à avoir des enfants plus tôt dans la vie ont moins de chances de vivre jusqu’à 76 ans.

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Une étude qui étaye l’hypothèse de la pléiotropie antagoniste

Notons qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle théorie. En fait, elle a été proposée pour la première fois en 1957 par le biologiste évolutionniste George Williams. Il a notamment proposé que les mutations génétiques qui contribuent au vieillissement puissent être favorisées par la sélection naturelle si elles sont avantageuses tôt dans la vie en favorisant une reproduction plus précoce ou la production d’un plus grand nombre de descendants. Cette théorie est connue sous le nom d’hypothèse de la pléiotropie antagoniste.

Bien qu’elle ne soit pas toute récente, cette théorie manquait jusqu’à présent de preuves pour l’étayer. Mais, cette étude apporte beaucoup d’éclaircissement sur ce sujet. Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont utilisé les données de l’UK Biobank, une base de données contenant le matériel génétique d’un demi-million de volontaires britanniques, ainsi que des informations sur leur santé et leurs expériences de vie. En tout, les chercheurs ont analysé le génome de 276 406 personnes nées entre 1940 et 1969.

Les chercheurs ont calculé le score polygénique de chaque participant à l’étude. Il s’agit d’une évaluation d’un mélange de variantes génétiques liées à une meilleure santé reproductive au début de la vie. Plus le score polygénique d’une personne est élevé, plus elle a de chances d’être fertile plus longtemps. Les chercheurs ont également collecté des informations sur la durée de vie des participants. En comparant les scores polygéniques aux données sur la durée de vie, il a été constaté que les personnes ayant des scores polygéniques plus élevés en matière de santé reproductive avaient une probabilité plus faible de vivre plus longtemps par rapport à celles qui avaient des scores plus bas.

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