
De nouvelles modélisations indiquent que l’AMOC, courant océanique essentiel à la régulation du climat, s’affaiblit bel et bien en raison du réchauffement climatique anthropique, mais pas au point de s’effondrer, comme cela avait été précédemment suggéré.
Essentiel AMOC
Souvent décrit comme un « tapis roulant », l’AMOC joue un rôle clé dans le transport des eaux chaudes et salées des tropiques vers le nord par l’intermédiaire d’un réseau de courants océaniques. À mesure qu’elles s’approchent du pôle, ces eaux de surface se refroidissent progressivement. Devenant plus denses, elles s’enfoncent dans les profondeurs de l’océan et le cycle recommence.
Ces dernières années, plusieurs études ont conclu que ce mouvement continu, jouant un rôle crucial dans la régulation du climat mondial et favorisant des conditions météorologiques plus clémentes en Europe du Nord-Ouest et dans l’Atlantique Nord, montrait d’importants signes de ralentissement.
En cause : la hausse des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre qui accentuent la fonte des glaciers et des calottes glaciaires, augmentant les concentrations d’eau douce dans l’Atlantique Nord.

Un affaiblissement de 18 à 43 % seulement
S’il avait été précédemment estimé que cela conduirait à l’effondrement de l’AMOC, avec une élévation drastique du niveau des mers dans certaines régions du globe, un refroidissement du climat en Europe du Nord et des conditions plus sèches en Amazonie et en Afrique de l’Ouest, un nouveau modèle brosse un tableau moins sombre.
Présenté dans la revue Nature Geoscience, celui-ci s’appuie notamment sur deux décennies de données relatives à la force des courants océaniques. Les différentes simulations réalisées, basées sur les principales tendances en matière de hausse des températures mondiales, indiquent des changements de température et de salinité de l’eau moins profonds que prévu, correspondant à un affaiblissement de 18 à 43 % de l’AMOC d’ici 2100.
« Nos résultats suggèrent bien un affaiblissement de l’AMOC au cours du XXIe siècle, mais nettement moins drastique que ne l’estimaient les projections précédentes », résume Dave Bonan, chercheur à l’université de Washington et auteur principal de la nouvelle étude.
En début d’année, des scientifiques avaient révélé que le plus puissant courant océanique commençait à ralentir, avec des conséquences déjà visibles.
Par Yann Contegat, le
Source: Cosmos Magazine
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