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Les adolescentes sont plus touchées par la dépression que les adolescents, et nous savons pourquoi

La dépression est environ deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes

depression
— Antonio Guillem / Shutterstock.com

Récemment, des scientifiques ont découvert qu’un déséquilibre de certaines substances chimiques dans le cerveau expliquerait pourquoi les adolescentes sont plus à risque de souffrir de dépression que les adolescents. Explications.

Le tryptophane

Les scientifiques ont expliqué avoir identifié le rôle de la substance chimique appelée tryptophane. Le tryptophane est un acide aminé essentiel, un élément constitutif des protéines, que nous obtenons par notre alimentation, à partir d’aliments tels que la dinde, le poulet, les œufs, le lait, les noix et les graines. Notre corps utilise cette substance pour produire de la sérotonine, une substance chimique du cerveau qui aide à réguler l’humeur, le sommeil et le sentiment de bien-être.

Toutefois, lorsque le tryptophane est dégradé dans le cerveau, deux situations différentes peuvent se produire. L’une produit des substances chimiques bénéfiques pour le cerveau, dont l’acide kynurénique, et l’autre produit des substances chimiques qui peuvent endommager le cerveau.

La dépression chez les garçons et chez les filles

Des scientifiques du King’s College de Londres ont étudié le sang et les symptômes de dépression de 150 adolescents brésiliens, âgés de 14 à 16 ans, pour comprendre comment ces produits chimiques sont liés à la dépression chez les garçons et les filles. « L’adolescence est une période où de nombreux changements se produisent dans le cerveau et le corps, mais nous en savons encore très peu sur les facteurs biologiques possibles de la dépression et sur la manière dont cela pourrait affecter la différence entre les adolescents et les adolescentes », a déclaré l’autrice principale de l’étude et professeure clinicienne de psychoneuroimmunologie au King’s College, Valeria Mondelli.

Chez les adolescents dépressifs ou identifiés comme à haut risque, les spécialistes ont trouvé des niveaux inférieurs d’acide kynurénique, bénéfique pour le cerveau. Cela suggère qu’une plus grande partie de leur tryptophane était décomposée en produisant des produits chimiques nocifs. Cette association était particulièrement forte chez les filles. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la dépression est environ deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes, et les scientifiques du King’s College ont suggéré que cela pourrait en être l’une des raisons.

Valeria Mondelli ajoutant : « Les filles et les femmes pourraient être plus vulnérables aux effets nocifs d’une voie de kynurénine déséquilibrée sur le cerveau. Notre étude indique que la voie de la kynurénine joue un rôle dans le développement de la dépression pendant l’adolescence, ce qui peut nous aider à comprendre pourquoi l’incidence est plus élevée chez les filles. »

Des marqueurs d’inflammation

Les scientifiques ont aussi testé le sang des adolescents pour détecter des marqueurs d’inflammation, des signes indiquant que le corps pourrait lutter contre une infection, gérer le stress ou faire face à des irritants, comme une alimentation malsaine. Résultats : ils ont trouvé davantage de marqueurs inflammatoires dans le sang des jeunes à risque ou dépressifs, ce qui pourrait suggérer que l’inflammation entraîne la libération de substances chimiques nocives dans le cerveau.

Trois ans plus tard, de nouvelles analyses sanguines ont été réalisées sur les adolescentes. Les scientifiques ont finalement constaté que les filles souffrant de dépression persistante présentaient des taux de substances toxiques pour le cerveau plus élevés que celles qui s’étaient rétablies au fil du temps.

Le Dr Naghmeh Nikkheslat, premier auteur de l’étude, a expliqué dans un communiqué espérer que « cette recherche pourrait aider à développer un soutien pour les adolescents souffrant de dépression, comme des médicaments ciblant la voie de la kynurénine ». « En identifiant les voies biologiques impliquées, nous espérons pouvoir contribuer à construire une image plus claire de la manière dont nous pouvons aider les adolescents à gérer la dépression », a précisé Valeria Mondelli.

Pour rappel, les jeunes sont aujourd’hui si malheureux qu’ils ont changé un modèle de vie fondamental.

Par Cécile Breton, le

Source: Science Focus

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