Apparu au printemps 2020 mais n’ayant été repéré par les scientifiques qu’à la fin de l’année, alors qu’il circulait dans l’ensemble de l’État, le variant californien inquiète les scientifiques.
De nouvelles analyses offrant un meilleur aperçu du variant
En raison du caractère relativement récent de sa découverte, les connaissances au sujet du variant B.1427/B.1.429, en particulier en ce qui concerne sa contagiosité ou sa dangerosité, restent pour l’heure limitées. Les chercheurs se demandant notamment si celui-ci a réussi à se répandre aussi rapidement par un improbable concours de circonstances où lors d’un évènement de grande envergure, tel qu’un rassemblement. Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’université de Californie, n’ayant pas encore été publiée mais à laquelle le New York Times a eu accès, tente de répondre à ces interrogations.
Au cours d’expériences en laboratoire ayant impliqué 2 172 échantillons de virus prélevés en Californie entre septembre 2020 et janvier 2021, les scientifiques ont découvert que le variant infectait les cellules humaines 40 % plus efficacement que les souches précédentes. Il s’est par ailleurs avéré que les sujets porteurs du variant californien avaient une charge virale au niveau du nez et de la gorge deux fois plus élevée que les personnes infectées par d’autres versions du virus. Ce qui suggère que ce variant B.1427/B.1.429 serait également plus transmissible (jusqu’à 24 % selon les dernières données).
Les analyses pratiquées ont par ailleurs montré que les anticorps des personnes qui avaient été infectées par d’autres souches du coronavirus ou qui avaient été vaccinées contre le Covid-19 se révélaient moins efficaces pour neutraliser le variant californien. Selon les auteurs de l’étude, de tels résultats suggèrent que le variant B.1427/B.1.429 doit être considéré comme une « souche préoccupante », au même titre que ceux apparus au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et au Brésil.
La souche californienne serait toutefois moins susceptible que son homologue sud-africaine d’échapper aux vaccins actuels. Si les tests ont montré que l’infection par cette dernière se traduisait par des niveaux d’anticorps six fois plus faibles que ceux produits en réponse à d’autres souches, ils étaient environ deux fois moins élevés pour le variant californien.
Une souche possiblement plus mortelle
Des travaux antérieurs avaient suggéré que le variant californien pourrait être plus mortel que les autres souches. Lors de l’analyse de 300 cas de B.1.427/B.1.429 à San Francisco, le virologue Charles Chiu et ses collègues de l’université de Californie avaient déterminé que les personnes infectées par ce variant étaient plus susceptibles de mourir que celles touchées par d’autres souches de coronavirus. Mais en raison de la taille restreinte de l’échantillon (avec seulement 12 décès enregistrés), ces résultats pourraient ne pas être statistiquement significatifs.
Certains chercheurs, qui n’ont pas participé à la nouvelle étude, ont déclaré que le variant californien ne représentait probablement pas une menace aussi importante que les autres souches de coronavirus actuellement en circulation, notant que celui-ci ne semblait pas avoir explosé dans d’autres régions du pays ou du monde, tandis que le variant britannique B.1.1.7 se propageait rapidement partout où il était introduit.
Les études qui seront menées dans les semaines à venir permettront de mieux comprendre l’ampleur du problème posé par B.1.427/B.1.429 et de déterminer s’il l’emportera sur d’autres variants sévissant dans cet État, notamment les souches britannique et sud-africaine.
Premiers cas détectés en France
En France, les premiers cas du variant californien ont été détectés en Alsace après une série de séquençages. Parmi les 180 échantillons sanguins de patients collectés dans des hôpitaux de la ville de Strasbourg entre janvier et février 2021, six cas positifs de B.1.427/B.1.429 ont été identifiés par les chercheurs.
Par Yann Contegat, le
Source: Science Alert
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