Menée sur une période de 32 ans, cette vaste étude confirme que les enfants de couples lesbiens connaissent le même développement psychologique que ceux élevés au sein de familles hétérosexuelles.

Des craintes infondées

Ces nouvelles recherches publiées dans le New England Journal of Medicine indiquent qu’il n’existe pas de différence entre les personnes élevées par des mères lesbiennes et celles dont les parents sont hétérosexuels en matière de santé psychique. Débutées en 1986, celles-ci ont suivi l’évolution de plus d’une centaine d’enfants dont les parents avaient eu recours à l’insémination artificielle, et les dernières entrevues menées avec ceux-ci, âgés aujourd’hui de 25 ans ou plus, ont par ailleurs permis de constater qu’ils disposaient en moyenne d’un niveau d’études supérieur à celui des enfants de couples hétérosexuels également suivis par les chercheurs.

Bien que l’étude porte majoritairement sur des enfants de parents blancs, appartenant à la classe moyenne et vivant dans de grandes agglomérations, ses conclusions sont semblables à celles avancées par plusieurs recherches antérieures. Comme l’a expliqué Henny Bos, professeur à l’université d’Amsterdam et co-auteur de l’étude : « Ces résultats démontrent que les allégations selon lesquelles le fait d’être élevé dans un couple du même sexe est néfaste pour le développement des enfants sont infondées. Rien ne justifie de restreindre la garde, le placement des enfants ou l’accès aux techniques de procréation médicalement assistée en fonction de l’orientation sexuelle des parents. »

Cette étude va dans le sens des recherches antérieures

Les précédents travaux des chercheurs de l’Étude longitudinale nationale sur les familles lesbiennes (NLLFS) avaient souligné que les adolescents ayant grandi au sein de couples lesbiens n’avaient signalé aucun cas de violence physique ou sexuelle de la part d’un parent, contre respectivement 26 % et 8 % pour ceux issus de couples hétérosexuels. En 2017, une étude menée par la San Diego State University Graduate School of Public Health n’avait de son côté relevé aucune différence entre les enfants de parents gays et ceux de parents hétérosexuels en termes d’équilibre psychologique, mais constaté un taux de stress légèrement plus élevé chez les enfants de parents bisexuels, attribuable aux préjugés et à la discrimination dont ils étaient victimes.

Sans surprise, les résultats de cette nouvelle étude ont été largement contestés par les groupes conservateurs anti-LGBT américains. Glenn Stanton, de « Focus on the Family » affirmait notamment que « l’étude était biaisée sur le plan méthodologique » et que ses auteurs « n’étaient pas de véritables spécialistes du développement de l’enfant ». Mais il se trouve que les chercheurs impliqués sont tous des spécialistes reconnus : Gartrell a été professeur à la Harvard Medical School, Bos enseigne le développement et l’éducation de l’enfant à l’université d’Amsterdam, tandis que Koh est professeur clinicien agrégé au département d’obstétrique, de gynécologie et de sciences génésiques de l’université de San Francisco.

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SOURIS
SOURIS
4 années

étude intéressante, mais, par manque de détails et de références précises notamment sur la méthodologie employée ( principe et mode de sélection des couples homo et hétéro ? ), elle peine à convaincre totalement. Merci donc, par avance, aux auteurs de cet article de communiquer leurs sources précises, tant pour… Lire la suite »