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Après des années de recherche, les géologues localisent enfin le continent perdu Argoland

Il s’était détaché de l’Australie-Occidentale il y a 155 millions d’années environ

argoland
— rzeszutko / Shutterstock.com

Si les géologues soupçonnaient depuis longtemps l’existence d’un morceau de terre de 5 000 kilomètres de long, s’étant détaché de l’Australie-Occidentale il y a 155 millions d’années environ, celui-ci a récemment pu être localisé.

Argoland

Les continents ne sont pas immobiles : sous l’effet de la tectonique des plaques, ils peuvent, à l’échelle de centaines de millions d’années, s’unir pour créer des supercontinents et se séparer pour en former de plus petits. Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Gondwana Research, des chercheurs de l’université d’Utrecht sont récemment parvenus à localiser l’un d’entre eux, perdu depuis longtemps.

La structure des fonds marins de la plaine abyssale d’Argo, bassin océanique profond résultant de la rupture de l’ancien continent, baptisé Argoland, suggérait que ce dernier avait dérivé vers le nord-ouest.

S’appuyant sur des modèles avancés et des données de terrain récoltées sur plusieurs îles d’Asie du Sud-Est (dont Sumatra et Bornéo), l’équipe a découvert qu’Argoland n’avait jamais été un continent unique et cohérent : il avait commencé à se fragmenter il y a environ 300 millions d’années, formant un « Argopelago ».

Simulation retraçant l’évolution d’Argoland (en vert)

« La situation en Asie du Sud-Est est très différente de celle d’endroits comme l’Afrique et l’Amérique du Sud, qui résultent d’une cassure nette », explique Eldert Advokaat, co-auteur de l’étude. « Argoland a éclaté en de nombreux fragments, qui sont aujourd’hui cachés sous une grande partie de l’Indonésie et du Myanmar, où ils sont arrivés à peu près en même temps. »

Un puzzle enfin reconstitué

Les chercheurs ont également constaté que l’éclatement d’Argoland s’était accéléré il y a environ 215 millions d’années, expliquant la difficulté à le localiser. « Nous avions littéralement affaire à des îlots d’informations », souligne Advokaat. « Il nous a fallu sept ans pour assembler les pièces du puzzle. »

Selon Douwe van Hinsbergen, également co-auteur de l’étude, l’identifications de ces vestiges « perdus » contribue à éclairer l’évolution de la biodiversité et du climat, facilite l’identification de gisements précieux et, à un niveau plus fondamental, approfondit nos connaissances concernant les plaques tectoniques et la formation des chaines de montagnes.

Argoland n’est pas le seul continent « perdu » a avoir été récemment redécouvert. En 2022, des scientifiques avaient annoncé la découverte de la Balkanatolie, ayant permis aux mammifères venus d’Asie de s’établir en Europe il y a plusieurs dizaines de millions d’années. Fin septembre, une autre équipe avait retracé l’histoire du mystérieux Zealandia.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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