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Congelée pendant des années, cette petite créature revient à la vie comme si de rien n’était

Découvrez l’incroyable secret de survie de la salamandre de Sibérie, un amphibien capable de renaître après avoir été littéralement congelé pendant des années.

Cette salamandre figée dans la glace intrigue les scientifiques
Dans les glaces de Sibérie, une salamandre parfaitement conservée défie les lois du vivant. Une photo rare qui fascine les chercheurs.

Dans une région reculée du monde, où peu d’humains osent s’aventurer sans protection, un petit animal défie les lois de la biologie. Ce n’est pas un mythe, ni une expérience de science-fiction : c’est une réalité bien vivante qui intrigue les scientifiques et fascine les amoureux de la nature extrême.

Produire un antigel naturel pour survivre à une congélation totale

Au cœur des forêts boréales de Sibérie, là où les températures descendent bien en dessous de zéro et où le sol reste gelé la majeure partie de l’année, vit une créature hors norme : la salamandre de Sibérie (Salamandrella keyserlingii). Peu connue du grand public, cette espèce d’amphibien est pourtant l’un des rares vertébrés capables de survivre en état de congélation totale.

Durant les rudes hivers sibériens, son corps peut atteindre -55 °C. Pour n’importe quel autre animal, cela signerait l’arrêt de mort : les cellules éclatent sous l’effet de la glace, les organes se décomposent. Mais pas pour cette salamandre. Grâce à un mécanisme naturel époustouflant, elle produit du glycérol, un « antigel » biologique qui protège ses tissus. Ce composé abaisse le point de congélation de ses liquides corporels et empêche les cristaux de glace de ravager son organisme.

On la retrouve dans plusieurs zones d’Asie septentrionale : Sibérie, nord du Kazakhstan, Chine et jusqu’en Corée du Nord. Une présence discrète mais étonnamment robuste dans les milieux les plus inhospitaliers.

Réveiller la science moderne grâce aux secrets de l’hibernation de la salamandre

Chaque automne, la salamandre s’enfonce dans le sol ou se cache dans des troncs d’arbres creux. Puis elle se fige. Littéralement. Congelée pendant des mois, voire des années, elle entre dans une hibernation extrême. Et au retour du printemps, comme si de rien n’était, elle se réveille. Son cœur recommence à battre. Ses membres se délient. La vie reprend.

Un cas exceptionnel a été documenté en 1993 : un individu trouvé dans la glace du fleuve Kolyma a été réanimé après plusieurs années d’immobilité totale. Une prouesse biologique qui soulève des espoirs.

Car ce phénomène ne passionne pas seulement les naturalistes. Il captive aussi les chercheurs en cryobiologie. Les mécanismes naturels de la salamandre pourraient un jour permettre de conserver des organes humains, ou de rendre possible l’hibernation artificielle pour des voyages spatiaux de longue durée. Imaginer un jour préserver des cellules humaines comme cette petite créature du froid, ce n’est plus si fou.

Aujourd’hui, Salamandrella keyserlingii est classée « préoccupation mineure » par l’UICN. Elle ne figure pas parmi les espèces menacées, mais son existence nous pousse à repenser les limites du vivant.


Par Eric Rafidiarimanana, le

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