C’est une très mauvaise nouvelle pour la planète : une récente étude a démontré que l’activité humaine et les rejets massifs de CO2 qu’elle occasionne entrainent une large acidification des océans, qui pourraient causer la dissolution des fonds marins dans certaines parties du globe. Explications.

 

L’augmentation de l’acidité des océans accélère le réchauffement climatique

Capables d’absorber des quantités phénoménales de dioxyde de carbone présentes dans l’atmosphère terrestre, les océans jouent un rôle crucial en minimisant largement les effets du réchauffement climatique. Sans eux, notre planète se serait réchauffée d’environ 36 °C depuis le début de la révolution industrielle, au lieu de la hausse de 1 °C que nous connaissons à l’heure actuelle. Bien que la plus grande partie du CO2 absorbé soit présent dans les océans sous forme dissoute, une petite fraction réagit avec l’eau pour former de l’acide carbonique et augmente son acidité.

La grande quantité de calcite calcaire (formé à partir des restes de coquillages, d’organismes planctoniques et de coraux) composant les fonds marins permettait jusqu’à présent d’enrayer ce phénomène, mais une nouvelle étude parue dans la revue Proceedings of the National Academy of Science suggère que l’acidification des océans est telle qu’elle cause actuellement la dissolution des fonds en question, et ce triste processus ne devrait faire que s’accélérer dans les décennies à venir.

 

Le pire est encore à venir

Basés sur des expériences réalisées en laboratoires recréant des conditions semblables à celles des fonds marins, les résultats obtenus par les chercheurs sont extrêmement inquiétants. Comme l’a expliqué Olivier Sulpis, chercheur à l’Université McGill et auteur principal de l’étude : « Les quantités de CO2 rejetées dans l’atmosphère terrestre sont actuellement si élevées que les océans ne sont plus en mesure de limiter leurs effets néfastes. Ce qui provoque une hausse importante de leur acidité ».

Sachant qu’il faudra des décennies, voire des siècles, pour que ces énormes quantités de CO2 résultant de l’activité humaine descendent au fond des océans, il est pour l’heure difficile de connaître les conséquences exactes d’un tel phénomène. Mais il ne fait aucun doute que lorsque cela se produira, la faune et flore marine se retrouveront en première ligne. Selon David Trossman, membre de l’Université du Texas à Austin et auteur de l’étude  : « Tout comme le changement climatique ne concerne pas seulement les ours polaires, l’acidification des océans ne concerne pas uniquement les récifs coralliens ».

© Sebastian Voortman/Pexels
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