
Il y a environ 5 700 ans, une énigmatique civilisation émergeait dans ce qui est aujourd’hui le nord de l’Inde et du Pakistan. De récentes analyses ont permis d’éclairer un peu plus son organisation sociale et le quotidien des habitants de la région.
Plus d’un millier d’échantillons végétaux analysés
Les établissements les plus impressionnants liés à la civilisation de la vallée de l’Indus sont sans conteste les cités de Mohenjo-daro et d’Harappa. En fouillant les vestiges de cette dernière, occupée entre 3700 et 1300 avant notre ère, les chercheurs ont identifié plusieurs exemples d’un système d’écriture précoce, dont le déchiffrage donne bien du fil à retordre aux linguistes et archéologues.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Antiquity, des chercheurs ont analysé plus d’un millier d’échantillons végétaux récupérés sur le site au cours de diverses campagnes de fouilles.
Le degré de pureté remarquable du grain suggère que, contrairement à ce qui avait été précédemment supposé, le traitement des récoltes était réalisée par une main-d’oeuvre conséquente à l’extérieur des principaux établissements humains. Ce qui implique également une importante logistique pour acheminer les quantités de céréales nécessaires pour nourrir leurs habitants.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, on pensait initialement que ce travail était directement réalisé par les populations urbaines en raison de la présence de grandes quantités de mauvaises herbes dans de nombreux échantillons archéobotaniques. Les nouvelles analyses indiquent qu’il s’agissait essentiellement de plantes consommées par le bétail (pâturages ou fourrage).

Une utilisation généralisée du fumier comme combustible
À ce stade, la principale hypothèse se résume à l’utilisation généralisée du fumier comme combustible à Harappa, brûlé aussi bien dans les fours domestiques que les installations dédiées à la production de poterie et de faïence.
« Il s’agissait d’une ressource largement disponible, dont la combustion générait une chaleur lente et homogène », écrivent les chercheurs.
Globalement, ces travaux indiquent que la transformation de céréales comme le blé et l’orge était effectuée dans les zones rurales sous le contrôle des principaux centres urbains de la vallée de l’Indus.
En 2020, une étude avait suggéré que la disparition de cette antique civilisation était étroitement liée au changement climatique.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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