
Faire du sport est très important pour maintenir une bonne santé, et cela concerne également la santé cérébrale. Une nouvelle étude a notamment montré que les exercices d’endurance intense poussent le cerveau à se manger lui-même, et ce n’est pas forcément une mauvaise chose.
Qu’est-ce que la myéline ?
L’exercice physique améliore les capacités physiques, l’état de santé global et peut même modifier l’apparence physique, mais il améliore également l’état du cerveau et les fonctions cognitives. En effet, la recherche a montré que faire de l’exercice physique augmente le flux sanguin vers le cerveau. En raison de sa forte demande métabolique, le cerveau a besoin d’une bonne circulation, et l’exercice physique y contribue. Une augmentation du flux sanguin est non seulement extrêmement bénéfique, mais essentielle. Plus encore, faire de l’exercice induit également la libération de protéines bénéfiques dans le cerveau.
Ces protéines nourrissantes maintiennent les cellules cérébrales en bonne santé et favorisent la croissance de nouveaux neurones. Il a été démontré que cela permet de prévenir, ou du moins de ralentir, les problèmes de déclin cognitif à mesure que l’on vieillit. Ce qu’il faut savoir, c’est que ce ne sont que des exemples des impacts que la pratique d’un exercice physique a sur le cerveau, il y en a encore beaucoup d’autres. Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université du Pays basque en Espagne ont étudié les effets des exercices d’endurance intense sur le cerveau.
Les résultats de l’étude publiée dans Nature Metabolism sont étonnants : les exercices comme les marathons et le trekking extrême peuvent pousser le cerveau à se manger lui-même. Plus précisément, les chercheurs ont découvert que la pratique d’un exercice physique intense – notamment la course de marathon – entraîne une réduction substantielle, mais réversible, de la quantité de myéline dans le cerveau. La myéline est une couche isolante qui se forme autour des nerfs, notamment ceux du cerveau et de la moelle épinière. Elle est constitué de protéines et de corps gras.

Que se passe-t-il lorsque le cerveau n’a plus de glucides pour carburer ?
Cette gaine de myéline permet aux impulsions électriques de se transmettre rapidement et efficacement le long des cellules nerveuses. Au cours des épreuves d’endurance ultimes, le corps est poussé à ses limites métaboliques. Dans ces cas-là, le corps utilise principalement les glucides comme principale source d’énergie. Cependant, à mesure que les réserves de glucides s’épuisent, le corps utilise progressivement les graisses comme carburant. Cette transition métabolique est essentielle au maintien des niveaux d’énergie pendant un exercice prolongé, mais elle représente également un défi pour le cerveau, qui dépend généralement du glucose comme principale source d’énergie.
Lorsque le cerveau ne dispose plus de glucides pour fonctionner correctement, il doit s’appuyer sur autre chose, et il s’avère que cette alternative est la myéline. Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont réalisé des scanners cérébraux sur 10 marathoniens 24 à 48 heures avant et après le marathon, ainsi que deux semaines et deux mois plus tard. Dans les 24 à 48 heures après le marathon, les coureurs ont montré des signes de perte d’une quantité importante de myéline dans les régions du cerveau associées à la fonction motrice et à la coordination ainsi qu’à l’intégration sensorielle et émotionnelle.
Deux semaines plus tard, les marqueurs de la myéline ont commencé à rebondir, et ils sont finalement revenus à la normale au bout de deux mois. Les chercheurs ont appelé ce phénomène la plasticité métabolique de la myéline. Si on pourrait penser que la perte de myéline après de l’exercice intense est une mauvaise chose, l’étude n’a montré rien de tel. Dans une certaine mesure, cela pourrait même être bénéfique, car il pourrait s’agir d’une forme d’adaptation du cerveau pour gérer des situations extrêmes.
Par ailleurs, voici pourquoi votre cerveau a besoin d’activités physiques.