L’ouragan Harvey, qui s’est abattu sur le Texas, aux Etats-Unis, dans la nuit du 26 au 27 août, qui a causé la mort de 43 personnes et laissé des dizaines de milliers de personnes dans la rue a fait de nombreux dégâts, notamment matériels. Le coût de ces derniers pourrait atteindre près de 180 milliards de dollars (soit 152 milliards d’euros). Outre les dégâts matériels, il y a aussi et surtout les dégâts environnementaux et c’est une véritable catastrophe que vit actuellement cet État connu pour sa fabrication de pétrole.

 

L’IMPACT ÉCOLOGIQUE DE HARVEY

En effet, l’ouragan qui a tout dévasté sur son passage a touché notamment la ville de Houston au Texas. Longtemps un centre de l’industrie pétrochimique du pays, la région métropolitaine de Houston compte plus d’une douzaine de sites Superfund, désignés par l’Environmental Protection Agency (EPA) comme étant parmi les endroits les plus contaminés d’Amérique. Beaucoup sont maintenant inondés, avec le risque que les eaux soient contaminées par des sédiments dangereux.

L’ouragan a également inondé le site de l’usine pétrochimique Arkema, au nord de Houston, provoquant deux violentes explosions. Elles sont survenues sur le plus gros complexe pétrochimique du pays, et sont dues au non-refroidissement des salles d’entreposage, compte tenu des coupures d’électricité et du non-fonctionnement des génératrices de secours, hors d’usage à cause des inondations. Les produits exposés, étant volatiles, ont pris feu et ont surtout dégagé des fumées noires et toxiques pour l’Homme, au niveau des yeux, des poumons et de la peau.

Et même si, selon l’EPA, il n’y avait pas lieu de s’alarmer, ce sont tout de même près de 2 tonnes de peroxyde organique qui se sont échappés dans les airs, forçant les autorités à inviter les habitants à éviter le secteur.

Et comme si cela ne suffisait pas, les autorités ont fait état de plusieurs déversements de pétrole. Ainsi, des producteurs d’or noir comme Denbury Onshore ont signalé avoir perdu entre 200 et 1 500 barils dans le comté de Brazoria après les inondations. Cela ne prédit rien de bon quant à la qualité de l’eau dans les environs. Le président américain Donald Trump a d’ailleurs décrété l’état d’urgence au Texas pour faciliter les opérations de nettoyage et de sauvetage. Il a également adressé son soutien aux autorités et sa compassion envers les sinistrés, tout cela avec un tweet, comme à son habitude. Il s’est d’ailleurs rendu sur place depuis en compagnie de la First Lady, Melania Trump.

UN TERRIBLE IMPACT SANITAIRE

Le Washington Post rapporte lui que le Département américain de la santé et des services sociaux (USDHHS) a traité environ 420 des 7 500 réfugiés du Centre de congrès George R. Brown de Houston pour des cas de diarrhées aiguës ou pour des vomissements qui pourraient être associés à un virus ou à des eaux contaminées, en plus des dizaines de personnes qui ont dû être hospitalisées pour des irritations aux yeux, suite au dégagement de fumées noires à l’usine Arkema.

Les autorités portant secours aux sinistrés à Houston.

KATRINA REFAIT SURFACE

Cette épisode météorologique extrêmement violent rappelle la violence de Katrina, en 2005 et tous ont encore en mémoire cet ouragan qui avait provoqué une catastrophe humanitaire avec plus de 1 800 morts et la destruction de quartiers entiers de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane voisine.

A l’époque, le manque de préparation et les défaillances criantes de l’État fédéral avaient eu des conséquences dramatiques. Le président de l’époque, le républicain George W. Bush, avait été accusé par beaucoup d’indifférence envers les habitants d’une région très défavorisée et majoritairement noire.

Un quartier ravagé par Katrina, en 2005.
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