Actuellement, de plus en plus de personnes et d’organisations font barrage contre les différentes démonstrations de la mode. Qu’il s’agisse de Fashion Week ou de fast fashion, les personnes autrefois intéressées par ce genre d’événements se détournent peu à peu de cette tendance pour se consacrer à un problème plus préoccupant : l’avenir de notre planète.
De plus en plus de monde boycotte la Fashion Week
Les fashionistas boudent la Fashion Week. De plus en plus considérés comme « has been », nuisibles pour l’environnement et futiles, les évènements de mode commencent à faire fuir leurs fans, des acteurs importants de ces évènements ont même choisi de les boycotter.
C’est le cas, par exemple, du Conseil suédois de la mode, qui a choisi d’annuler la Fashion Week de Stockholm qui devait se tenir du mardi 27 au jeudi 29 août 2019. Dans un communiqué de presse rapporté par Slate, la PDG du Conseil suédois de la mode, Jennie Rosén, a effectivement déclaré que « faire le choix de s’éloigner du modèle très conventionnel de la Fashion Week a été difficile, mais il s’agit d’une décision mûrement réfléchie. Nous devons laisser le passé derrière nous pour permettre le développement d’une plateforme adaptée à l’industrie de la mode d’aujourd’hui. »
De même, Hayley Louisa Brown, qui a rejoint le mouvement international de lutte contre le réchauffement climatique Extinction Rebellion, avait également annoncé qu’elle ne s’occuperait pas de la Fashion Week de Londres, prévue du vendredi 13 septembre au mardi 17 septembre 2019.
Pourquoi une telle antipathie envers les évènements de mode ?
Si, auparavant, la fashion week était un évènement prisé par les stars, les fashionistas, les médias et tous les amoureux de mode, aujourd’hui, la fast fashion et elle sont de plus en plus vues d’un mauvais œil. C’est Stéphanie Calvino, fondatrice des Rencontres Anti-fashion, une plateforme qui milite pour une industrie de mode plus responsable, qui en souligne l’une des raisons. Elle déclare dans Slate que « les grandes marques font fabriquer dix fois un sac avant de le montrer. Il ne s’agit pas de fast fashion mais on s’en approche. L’opulence de fabrication des déchets est due à une certaine élite qui n’a pas les mêmes enjeux. »
Louis, un militant d’Extinction Rebellion, est encore plus explicite dans ses propos lorsqu’il déclare à Slate que « la Fashion Week n’est qu’une façon spectaculaire et ostentatoire de montrer une survalorisation de biens onéreux en Occident, qui alimente cette machine à produire des choses dont on n’a pas besoin : le capitalisme ». Il enchaîne qu’« en tant que deuxième industrie la plus polluante au monde, s’attaquer à la Fashion Week, à sa valeur symbolique, est uniquement une façon d’alerter l’opinion publique sur les effets délétères qu’a globalement l’industrie d’un point de vue environnemental ».
Des actes anti-mode ont déjà été lancés
En termes d’attaques, les militants ont déjà joint la parole à l’acte. Par exemple, comme le rapporte Slate, Helsinki a voulu être une ville pionnière d’une mode moderne en lançant en 2016 sa Fashion Week zéro déchet. De même, Extinction Rebellion a également organisé en septembre 2019 une journée de funérailles pour commémorer les dégâts et les pertes causés par l’industrie de la mode tant au niveau humain qu’environnemental.
Le groupe a également déjà fait une action coup de poing anti-fashion contre la marque de vêtements H&M en déversant 1,5 tonne de vêtements devant un magasin parisien.
Les Fashion Week risquent-elles de disparaître ?
Il est peut-être illusoire de penser que les évènements de mode disparaîtront du jour au lendemain. Seulement, Stéphanie Calvino pense qu’il est impératif que l’industrie repense ses principes et son mode de fonctionnement. Elle déclare dans l’article de Slate qu’« il faut arrêter de produire en grand nombre ce qui est montré une seule fois à la Fashion Week, recycler la scénographie ou la céder à de jeunes créateurs au budget serré ou encore arrêter de conserver les tissus utilisés pour ne pas les donner ».
Car l’entraide n’existe effectivement pas vraiment dans l’industrie de la mode. Les marques sont ainsi réticentes à accorder leur aide aux jeunes pousses par peur d’être copiées. Un comportement qui n’a aucun sens selon Stéphanie Calvino car actuellement, il existe des jeunes créateurs qui copient les grandes marques et revendent les vêtements à prix réduit sur Internet sans que cela ne gêne les propriétaires de la marque pour ne citer que le cas de Vetements et Vetememes.
Mais d’un point de vue général, il faut se demander si les évènements de mode comme la Fashion Week sont encore nécessaires et utiles de nos jours alors que maintenant, tout se partage, se commente et se critique sur Internet et les réseaux sociaux ? Les invitations et toute l’effervescence, le gaspillage autour de la Fashion Week, sont-ils vraiment nécessaires ?
Par Arielle Lovasoa, le
Source: Slate
Étiquettes: mode, fashion-week, boycott, environnement
Catégories: Actualités, Société