Depuis le 20 juin, les rues parisiennes sont prises d’assaut par l’aussi célèbre que mystérieux Banksy. L’artiste, qui s’attribue les murs d’une cité tous les trois à quatre mois, y a graffé plusieurs œuvres.

BANKSY À PARIS ?

Mi mars, c’était New York qui était la cible des graffitis de l’article pour dénoncer l’emprisonnement injustifié d’une artiste kurde. Depuis le 20 juin, Banksy serait désormais à Paris avec pour preuve une série de pochoirs qui portent sa patte.

Le plus commenté est celui d’une petite fille perchée sur un escabeau et recouvrant de rose une croix gammée. C’est à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés le 20 juin que Banksy aurait réalisé cette œuvre pour dénoncer le sort des migrants en Europe. L’emplacement n’est pas anodin, puisqu’il a été réalisé à La porte de la Chapelle juste à côté de l’ancien camp de migrants, démantelé en mars. Parmi les huit oeuvres, quatre sont des grands formats et quatre sont des petits graffitis. Deux des autres grands formats sont des allégories, la première, du capitalisme, et l’autre du sort des migrants qui traversent les Alpes. 

Pour dénoncer le capitalisme, l’artiste a choisi de représenter un homme qui tend un os à son chien en cachant une scie derrière son dos. Cet os semble être celui de la patte manquante du chien. L’autre détourne un tableau de Jacques-Louis David, Napoléon franchissant les Alpes vers l’Italie. À la place du Napoléon conquérant, on peut voir une silhouette dont la cape rouge est rabattue à l’image d’un linceul. Le dernier est une femme qui se recueille sur une porte du Bataclan. Les petits formats représentent des rats, tantôt en train de dynamiter un panneau, tantôt assis sur un bouchon de champagne qui saute d’un sceau de glace.

 

UNE AURA DE MYSTÈRE

Banksy ne signe plus ses œuvres devenues cultes depuis longtemps et n’a pas encore publié de revendication sur son site ou son compte Instagram. Une aura de mystère que l’artiste entretient toujours dans sa communication. Alors attend-il d’avoir terminé son travail à Paris ou est-ce une volonté de laisser réfléchir les Parisiens sur ses oeuvres avant de les commenter ?

Pour l’historien de l’art Paul Ardenne, il ne fait en tout cas presque aucun doute que Banksy est derrière ces œuvres.  » C’est tout à fait dans le style Banksy des années 2000, il y a vraiment une écriture particulière, la couleur, le trait, le fait de reprendre des photos et de les réadapter par le graphisme : on peut dire ou c’est un Banksy ou c’est une très bonne copie « , a-t-il confié à l’AFP.

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