Les prédateurs au sommet, ou « apex », sont essentiels à la régulation des écosystèmes. Mais parmi ces chasseurs, lesquels sont les plus meurtriers ? Une récente étude a apporté un éclairage sur les taux de mortalité de différentes espèces, en examinant leurs stratégies de chasse et leur impact sur leur environnement. Les résultats de cette analyse révèlent des tendances surprenantes quant à la façon dont les prédateurs solitaires et sociaux tuent et comment ils interagissent avec leur habitat.
Les prédateurs solitaires surpassent les prédateurs sociaux
L’une des découvertes majeures de cette recherche est que les prédateurs solitaires, tels que les ours, les tigres et les lynx, tuent davantage de proies que leurs homologues sociaux, comme les loups et les lions. Ces carnivores qui chassent seuls affichent des taux de mortalité individuels bien plus élevés. Par exemple, le lynx d’Eurasie tue en moyenne une proie tous les quatre jours, alors qu’un loup gris ne tue qu’une proie tous les 27 jours.
Cette différence s’explique par le fait que les carnivores sociaux, qui chassent en meute ou en groupe, sont souvent capables d’abattre des proies beaucoup plus grandes, ce qui leur permet de se nourrir pendant plusieurs jours sans avoir à chasser à nouveau. De plus, les prédateurs sociaux, grâce à leur nombre, sont mieux armés pour défendre leurs proies contre les charognards, ce qui réduit leurs pertes alimentaires.
Les guépards, par exemple, lorsqu’ils chassent en groupe, peuvent s’attaquer à des proies plus grosses que celles ciblées par des guépards solitaires.
Le comportement des prédateurs et son impact sur l’écosystème
Cette étude met également en lumière les différentes stratégies de chasse adoptées par ces grands carnivores et l’impact de ces choix sur leur environnement. Les prédateurs canins, comme les loups et les chiens sauvages d’Afrique, comptent souvent sur leur endurance pour chasser, poursuivant leurs proies sur de longues distances, parfois plus de 20 kilomètres. À l’inverse, les félins tels que les tigres et les léopards préfèrent la chasse en embuscade, utilisant la furtivité pour économiser leur énergie avant d’attaquer rapidement leur proie.
Les grands prédateurs solitaires, en particulier ceux qui chassent des mammifères à sabots, doivent ajuster leur stratégie de chasse en fonction de la taille de leur proie. Qu’il s’agisse du tigre ou du lynx, leur régime alimentaire et leur survie dépendent fortement de leur capacité à tuer des animaux dont la taille est comparable ou supérieure à la leur, afin de compenser l’énorme dépense énergétique que requiert la chasse.
Les prédateurs de plus petite taille, comme les pumas et les guépards, bien qu’ils chassent plus souvent, se voient souvent dépossédés de leurs proies par des carnivores plus imposants tels que les lions, les ours et les loups. Cela force ces espèces à tuer davantage pour compenser les pertes. Ce comportement alimente indirectement l’écosystème : les carcasses laissées par les pumas, par exemple, fournissent une quantité importante de nourriture pour d’autres charognards et animaux. En Amérique du Nord et du Sud, on estime que les pumas fournissent plus de 1,5 million de kilogrammes de charognes chaque jour.
Les biais de recherche sur les taux de mortalité
Cependant, les résultats de cette étude révèlent également un déséquilibre dans la recherche scientifique actuelle. La majorité des études sur les taux de mortalité des grands carnivores ont été réalisées en Amérique du Nord, représentant plus de la moitié des recherches sur ce sujet. L’Afrique arrive en deuxième position avec environ 24 %, tandis que l’Europe ne représente que 12,5 %. L’Asie, pourtant continent majeur avec une grande diversité de carnivores, n’a vu que 7 % des études se concentrer sur ses prédateurs, malgré le fait qu’elle abrite 17 des 31 espèces de carnivores étudiées.
Cette répartition inégale des études pose problème, car elle limite notre compréhension du rôle écologique des carnivores dans certaines régions du monde. Par exemple, aucun travail fiable n’a encore été publié sur les taux de mortalité des prédateurs en Australie. Les loups gris ont fait l’objet de 33 % de toutes les recherches sur les taux de mortalité, les pumas de 20 %, les lions de 12 % et le lynx d’Eurasie de 8 %. Cela suggère que notre compréhension du comportement et de l’importance des autres grands carnivores en tant que prédateurs est quelque peu limitée.
Malgré les conflits fréquents entre les carnivores et les humains, notamment en ce qui concerne la prédation sur le bétail ou les préoccupations de sécurité publique, il est indéniable que les grands carnivores jouent un rôle crucial dans le maintien de la santé des écosystèmes. Leur présence aide à réguler les populations de proies, ce qui peut avoir des effets bénéfiques inattendus. Par exemple, en régulant les populations de cerfs, les grands prédateurs contribuent à réduire les collisions avec les véhicules. Par ailleurs, découvrez le ratel, un animal si agressif qu’il est craint par les plus grands prédateurs de la savane.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Science Alert
Étiquettes: prédateurs
Catégories: Actualités, Animaux & Végétaux
Bonjour,
« les grands prédateurs contribuent à réduire les collisions avec les véhicules. »
Wow, c’est tout ce que vous avez trouvé comme exemple ?
Bon WE