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La prise prolongée d’antidépresseurs peut doubler le risque de maladie cardiaque

La consommation d’antidépresseurs a explosé en France

Antidépresseurs
— Dragana Gordic / Shutterstock.com

Avec un nombre croissant de personnes souffrant de dépression, d’anxiété et de différents troubles mentaux, les antidépresseurs sont devenus des médicaments très utiles et très prescrits. Malheureusement, ils ne sont pas dépourvus d’effets secondaires indésirables. Une nouvelle étude a notamment lié l’utilisation à long terme d’antidépresseurs et le risque de maladie cardiaque.

Les antidépresseurs pourraient doubler les risques de maladies cardiaques

Comme leur nom l’indique, les antidépresseurs sont des médicaments utilisés pour traiter la dépression et d’autres troubles mentaux ; mais aussi pour gérer certaines douleurs chroniques et certaines dépendances. Étant donné le large éventail de problèmes médicaux pour lesquels les antidépresseurs peuvent être prescrits, l’usage de ces médicaments devient de plus en plus courant, et ce, malgré certains effets secondaires indésirables. Dans une nouvelle étude, les chercheurs de l’université de Bristol se sont ainsi intéressés aux effets secondaires de l’usage à long terme d’antidépresseurs.

Ils ont notamment voulu savoir comment l’utilisation à long terme d’antidépresseurs pouvait influencer le développement du diabète, de l’hypertension artérielle, de la maladie coronarienne et de l’accident vasculaire cérébral. Ils ont également voulu déterminer si la prise d’antidépresseurs sur le long terme influençait la mortalité, notamment celle liée à des maladies cardiovasculaires. Selon les résultats publiés dans la revue British Journal of Psychiatry, l’utilisation à long terme d’antidépresseurs était associée à une augmentation considérable des risques de maladies cardiaques.

Plus précisément, il a été constaté que l’utilisation régulière d’antidépresseurs sur une durée de 10 ans pouvait doubler les risques d’avoir des problèmes cardiaques. Une augmentation des décès par maladies cardiovasculaires et des décès précoces de diverses causes associés à la prise d’antidépresseurs ont également été constatés. Quoi qu’il en soit, les chercheurs ont déclaré qu’il ne fallait pas s’alarmer outre mesure, étant donné que l’étude ne permet pas de dire si l’augmentation des risques de problèmes cardiaques était un effet causal des antidépresseurs ou des troubles pour lesquels ils ont été prescrits.

antidépresseurs
— Johan Larson / Shutterstock.com

Des résultats paradoxaux pour une seule et même étude

Autrement dit, il n’est nullement nécessaire d’arrêter de prendre ces médicaments si on en a besoin, ont précisé les chercheurs. De plus, l’étude a également permis de montrer que certains antidépresseurs – les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) – avaient un bon profil d’innocuité à court terme, même s’ils sont associés à des effets indésirables à long terme. Paradoxalement, les ISRS ont également été associés à des risques réduits d’hypertension artérielle et de diabète sur le long terme.

Notons que cette étude s’est basée sur une analyse de données extraites de la base de données biomédicales de l’UK Biobank. Les chercheurs ont ainsi étudié les cas de plus de 220 000 personnes âgées de 40 à 69 ans. L’étude a notamment comparé le risque de développer certains problèmes de santé chez les personnes qui prennent différents types d’antidépresseurs et chez ceux qui n’en prennent pas. Étant donné les résultats contradictoires de l’étude, les chercheurs ont expliqué que d’autres études sont nécessaires pour éclaircir la situation. Quoi qu’il en soit, ils espèrent que leur étude pourra aider les cliniciens et les patients à prendre leur décision dans le traitement de la dépression.

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