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Alors que les centres urbains se développent et que les jungles de béton remplacent les habitats naturels, un large éventail d’espèces animales se sont adaptées pour prospérer au milieu des rues, des gratte-ciel et des quartiers animés. Récemment, les scientifiques ont découvert qu’ils partageaient un ensemble de caractéristiques communes qui a été nommé le « syndrome des traits urbains ».

Qu’est-ce que le « syndrome des traits urbains » ?

Les animaux citadins, souvent appelés faune urbaine, sont un phénomène diversifié et captivant dans le paysage en constante expansion de la civilisation humaine. Ces créatures remarquables, allant des pigeons et des ratons laveurs aux coyotes et aux renards, se sont adaptées pour prospérer au milieu des zones urbaines dominées par les humains. Leurs comportements et leurs stratégies de survie dans les environnements urbains fournissent des informations intéressantes sur l’intersection de la nature et du développement humain.

De la recherche de restes de nourriture à la navigation dans des structures complexes créées par l’Homme, les animaux citadins présentent une capacité impressionnante à exploiter les opportunités et à coexister aux côtés de leurs voisins humains. Cela offre une perspective unique à travers laquelle explorer la résilience de la vie dans le monde moderne. Dans une nouvelle étude, un consortium international de scientifiques a notamment identifié un ensemble de caractéristiques communes chez les espèces citadines.

Ils ont nommé cet ensemble le « syndrome des traits urbains » (ou « Urban Trait Syndrome »), et cela regroupe la manière dont les environnements urbains façonnent les comportements et les caractéristiques de divers organismes, notamment les oiseaux, les abeilles, les coléoptères, les chauves-souris et les reptiles. D’après les chercheurs, les changements les plus prononcés concernent la reproduction et la recherche de nourriture. Ils ont notamment pris l’exemple des oiseaux.

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— hkhtt hj / Shutterstock.com

Des traits qui sont défavorables aux écosystèmes urbains

Lorsqu’ils vivent dans des zones urbaines, les oiseaux ont tendance à être plus petits, à manger une plus grande variété d’aliments et à produire des couvées plus petites par rapport à leurs homologues ruraux. Malgré cela, ces oiseaux des villes ont des taux de survie et un taux de croissance plus élevés. Il est cependant important de souligner que toutes les espèces ne sont pas égales face au syndrome des traits urbains. Si certains s’adaptent en devenant plus petits – comme c’est le cas pour les coléoptères, les oiseaux et les reptiles – d’autres misent sur une meilleure mobilité.

C’est notamment le cas des insectes carabidés. Il faut savoir que le niveau de mobilité d’un organisme joue un rôle très important dans sa recherche de nourriture. Toujours sur le plan de la recherche de nourriture, les scientifiques ont constaté que la stratégie alimentaire des pollinisateurs change en milieu urbain. Si les oiseaux et les abeilles ont normalement une alimentation ciblée et spécialisée, ils adoptent un régime plus diversifié en ville. Malheureusement, au fur et à mesure que leur alimentation se diversifie, la biodiversité diminue dans les villes et le mélange d’espèces s’homogénéise de plus en plus.

Pourtant, la biodiversité est ce qui maintient un écosystème sain. Face à ces constats, les chercheurs estiment qu’il est absolument nécessaire de faire plus de recherches sur l’écologie urbaine afin de pouvoir mieux soutenir les écosystèmes dans les villes. Mais même sans ces études, il est évident que les villes ont besoin de plus d’espaces verts et de végétation indigène pour soutenir la faune urbaine. Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Nature Communications.

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