Cela fait maintenant près de 40 ans que la catastrophe nucléaire de Tchernobyl a provoqué l’évacuation d’environ 120 000 personnes dans le nord de l’Ukraine et de la Biélorussie. Si cette région du monde abrite aujourd’hui très peu d’humains, certains animaux y ont trouvé refuge. Voici leur histoire.
Des mutations
Il a été prouvé que l’exposition aux rayonnements peut endommager l’ADN des organismes vivants. Elle peut aussi provoquer des mutations indésirables.
Les scientifiques ont notamment découvert que les hirondelles rustiques ont des taux de mutation deux à dix fois plus élevés à Tchernobyl qu’en Italie ou même ailleurs en Ukraine. Les campagnols vivant à Tchernobyl sont eux plus susceptibles de souffrir de cataracte, comme l’a rapporté une étude de 2016.
Heureusement, tout n’est pas noir. En effet, de nombreuses espèces animales survivent et vivent encore à Tchernobyl, dans l’ombre de la pire catastrophe nucléaire de l’histoire.
Les principaux animaux de Tchernobyl
Après la catastrophe et l’évacuation qui s’est ensuivie, de nombreux chiens de compagnie se sont retrouvés seuls à Tchernobyl. Environ 800 chiens semi-sauvages y vivent encore malgré les menaces de radiations. S’ils se débrouillent majoritairement seuls, des vétérinaires viennent les voir fréquemment pour les vacciner et leurs donner des traitements médicaux. Par ailleurs, une étude récente explique que ces chiens sont devenus génétiquement différents des autres chiens dans le monde. Leur profil ADN a profondément changé.
Les chiens ne sont pas les seuls à vivre encore à Tchernobyl : il y a aussi des grenouilles et plus précisément des rainettes orientales. Normalement vert vif, elles y sont plutôt foncées et parfois noires. Pour les spécialistes, cela est dû aux radiations. Des grenouilles foncées ont davantage de mélanine qui réduit les effets des rayonnements ultraviolets et ionisants. Par conséquent, elles sont moins susceptibles de subir des dommages cellulaires après une exposition aux rayonnements et auraient donc été favorisées par l’évolution à la suite de l’accident.
Les chevaux sauvages en voie de disparition vivent eux aussi à Tchernobyl. Ils utilisent les structures abandonnées comme abris. En 1998, environ 30 chevaux de Przewalski ont été introduits dans le but de sauver l’espèce de l’extinction. Leur population à Tchernobyl serait aujourd’hui d’environ 150, avec 60 en Biélorussie.
Un refuge loin de l’Homme
Il faut savoir que des loups, des cerfs ou encore des sangliers vivent aussi aujourd’hui à Tchernobyl. La population de loups est notamment sept fois plus élevée dans la zone d’exclusion que dans les réserves environnantes.
« Les humains ont été retirés du système et cela éclipse considérablement tous ces effets potentiels des radiations », a déclaré le biologiste Jim Beasley en 2016.
Sans êtres humains, Tchernobyl est donc devenu un véritable refuge pour toutes sortes d’animaux. Une étude a permis de photographier environ 15 vertébrés différents, dont des souris, des chiens viverrins, des visons d’Amérique et des loutres eurasiennes, dans la zone d’exclusion. Également retrouvés : des chouettes hulottes, des geais, des pies, des pygargues à queue blanche et des castors.
Pour aller plus loin, voici 8 faits sur Tchernobyl, la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire.
Par Cécile Breton, le
Source: IFL Science
Étiquettes: animaux, tchernobyl
Catégories: Animaux & Végétaux, Articles
COMME QUOI LES ANIMAUX SE PORTENT VRAIMENT MIEUX SANS L’HOMME….