Pendant des décennies, la question de savoir comment nos ancêtres ont quitté l’Afrique pour coloniser le reste du monde a intrigué les scientifiques. Aujourd’hui, grâce aux progrès de l’analyse de l’ADN et de la recherche archéologique, nous commençons enfin à reconstituer l’histoire de ce voyage épique.
Quand les premiers humains ont commencé leur migration
Il y a environ 2,1 millions d’années, les premiers humains, Homo erectus, ont commencé leur odyssée hors d’Afrique, s’aventurant à travers les continents et les paysages, pour finalement peupler la planète entière. Au fur et à mesure que ces premiers humains traversaient des terrains divers, ils se sont adaptés à des environnements variés, évoluant à la fois physiquement et culturellement pour prospérer dans un nouvel environnement. Cette migration n’était pas un voyage linéaire, mais un réseau complexe de mouvements, menant aux diverses populations et cultures qui existent de nos jours.
Ainsi, la migration hors d’Afrique a marqué un tournant crucial dans l’histoire de l’humanité, remodelant la trajectoire de notre espèce et laissant une marque indélébile sur le monde. Pourtant, jusqu’à présent, nous ignorons encore comment nos ancêtres ont réussi cet exploit. Certes, les scientifiques ont des théories sur le sujet. Ils pensent notamment que cet exode a été provoqué par une combinaison de facteurs, notamment les changements climatiques, la recherche de nouvelles ressources et la recherche de meilleurs habitats. Mais la manière exacte dont ils ont procédé à un long voyage à travers le monde reste un mystère.
Un voyage rendu possible par le verdissement du Sahara
Grâce à la science moderne, le voile sur ce mystère commence peu à peu à être levé. Dans une nouvelle étude, les chercheurs de l’université d’Aarhus ont ainsi essayé de déterminer comment Homo erectus a réussi à traverser le désert sec et impitoyable du nord-est de l’Afrique et du Moyen-Orient – où il n’y avait ni nourriture, ni eau, ni ombre – pour migrer vers l’Europe et l’Asie. D’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Communications Earth & Environment, au moment où Homo erectus a effectué sa migration, ces régions n’étaient pas désertes.
Il faut savoir que par le passé, l’Afrique du Nord a connu plusieurs périodes humides qui ont entraîné des verdissements temporaires des déserts, notamment du désert du Sahara. « Nos résultats montrent que le Sahara, précisément à l’époque où le premier Homo erectus a migré, était plus vert qu’à tout autre moment au cours de la période de 4,5 millions d’années que nous avons étudiée. Ils étaient donc très probablement capables de traverser un couloir vert pour sortir de l’Afrique », a expliqué Rachel Lupien, auteure principale de l’étude. Pour pouvoir identifier les périodes pendant lesquelles le Sahara a subi un verdissement dans un passé très lointain, les chercheurs ont étudié les fonds marins.
Plus précisément, ils ont prélevé des carottes en mer Méditerranée afin d’analyser les couches de sédiments qui se forment sur le fond marin. Chaque couche possède sa propre composition de biomarqueurs qui stockent des informations sur le climat du moment. L’un de ces marqueurs est la cire que les plantes utilisent pour protéger leurs feuilles. Les molécules d’hydrogène contenues dans cette cire peuvent être utilisées pour déterminer les niveaux de précipitations à un moment donné. Autrement dit, c’est la cire qui a permis de savoir quand il a plu dans un passé lointain.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: IFL Science
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