— © Casana et al. / Antiquity 2023

L’analyse d’images satellite déclassifiées, capturées par des appareils espions durant la guerre froide, a permis l’identification des vestiges de 396 forts romains jusqu’alors inconnus au Moyen-Orient.

Vestiges romains

Visant principalement à protéger les provinces orientales de l’Empire romain des incursions arabes et perses, ces centaines de structures ont été découvertes dans la steppe syrienne. Région où une supposée ligne défensive de 116 forts avait été identifiée en 1934, lors d’une étude aérienne menée par le père Antoine Poidebard.

« Depuis les années 1930, les historiens et les archéologues ont débattu de l’objectif stratégique ou politique de ce système de fortifications », explique Jesse Casana, chercheur au Dartmouth College. « Mais peu de chercheurs ont remis en question l’existence de cette ligne définissant la frontière orientale de l’empire. »

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Antiquity, Casana et ses collègues se sont penchés sur les images satellite déclassifiées, capturées dans le cadre du premier programme d’espionnage de ce type.

— © Casana et al. / Antiquity 2023

Utilisant les sites découverts par Poidebard comme point de référence, l’équipe a identifié 396 nouveaux emplacements de forts romains. Disséminés à travers toute la région, ceux-ci remettent largement en question l’existence d’une ligne de défense frontalière orientée nord-sud.

Des frontières plus floues que prévu

Si les Romains étaient réputés pour leur forte présence militaire au Moyen-Orient, ils entretenaient des relations commerciales étroites avec les régions situées au-delà des limites de l’empire.

Selon les auteurs de l’étude, ces récentes découvertes suggèrent des frontières beaucoup plus floues que prévu, ponctuées de forts visant également à promouvoir le commerce interrégional et protéger les caravanes voyageant entre les terres romaines et non romaines.

« Nous n’avons pu identifier avec certitude des vestiges archéologiques que dans 38 des 116 forts de Poidebard », souligne Casana. « Un grand nombre des forts documentés dans cette étude ont probablement été détruits par le développement urbain ou agricole récent. »

— © Casana et al. / Antiquity 2023
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