
Il existe certains signes et prédispositions qui indiquent si une personne est plus susceptible de souffrir de la maladie d’Alzheimer. Lorsque ces signes sont là, il est quasiment impossible d’éviter cette maladie, bien que l’on puisse retarder son apparition. Pourtant, un homme a, contre toute attente, réussi à éviter cette maladie malgré un risque génétique très élevé.
Les prédispositions génétiques pour la maladie d’Alzheimer
Il n’est pas nécessaire d’avoir des antécédents familiaux pour qu’une personne développe la maladie d’Alzheimer. Cependant, des recherches montrent que les personnes dont un parent, un frère ou une sœur est atteint de la maladie d’Alzheimer sont plus susceptibles de développer la maladie que celles qui n’ont pas de parent au premier degré atteint de la maladie d’Alzheimer. Cela est notamment dû à l’existence de certains gènes qui augmentent le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Le gène le plus couramment associé à cette maladie est le gène de l’apolipoprotéine E4 (APOE4).
L’on estime qu’avoir une ou plusieurs copies de ce gène augmente les risques de développer la maladie d’Alzheimer de 2 à 12 fois. Parmi les autres gènes qui affectent la prédisposition à cette maladie, il y a également le gène de la préséniline-2 (PSEN2). En plus d’augmenter les risques de développer la maladie, les mutations de ce gène sont fortement associées à une apparition précoce des premiers symptômes. Bien que l’existence de ces prédispositions ne condamne pas forcément à souffrir de la maladie d’Alzheimer, si elles existent, il y a plus de chance de souffrir de ce trouble que de ne pas en souffrir, et c’est particulièrement vrai pour le PSEN2.
En fait, il est quasiment impossible pour les porteurs d’un gène mutant PSEN2 d’éviter la maladie d’Alzheimer. Pourtant, contre toute attente, un homme porteur de ce gène maudit évite cette maladie depuis plusieurs décennies. Son cas est si exceptionnel qu’il a fait l’objet d’une étude publiée dans la revue Nature Medicine. Désormais âgé de 75 ans, cet homme ne montre aucun signe de démence, bien qu’il ait hérité de la mutation du PSEN2 qui a causé une forme précoce et familiale de la maladie d’Alzheimer chez les autres membres de sa famille. Ces derniers ont reçu un diagnostic de la maladie avant l’âge de 50 ans.
Un cas vraiment exceptionnel
Pendant longtemps, les experts ont cherché à savoir comment cela était possible. Ils semblent avoir enfin trouvé une réponse à cette question. Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont utilisé une combinaison de plusieurs analyses génétiques et moléculaires sur le participant et ses proches parents, ainsi que des analyses de neuro-imagerie à haute résolution et des analyses de biofluides. En plus des facteurs génétiques, les scientifiques ont aussi exploré le rôle des influences environnementales, en particulier l’exposition à long terme du rescapé à des conditions de chaleur extrême alors qu’il travaillait comme mécanicien naval.
Les chercheurs ont suivi le sujet sur une période de 10 ans. Les tests génétiques ont exclu les mutations protectrices qui avaient été trouvées chez les deux seuls autres patients qui avaient aussi résisté à la maladie d’Alzheimer malgré la présence de mutations du gène PSEN2. Étonnamment, il a aussi été constaté que son cerveau était criblé d’amas d’amyloïdes, mais sans l’inflammation qui accompagne généralement ces agrégats de protéines. Ces amas toxiques ne s’étaient pas propagés dans tout le cerveau du sujet, puisqu’ils ont été uniquement observés dans le lobe occipital.
D’après les experts, cela suggère que l’accumulation d’amyloïdes à elle seule ne détermine pas la progression de la maladie. Par ailleurs, les chercheurs ont également identifié plusieurs variantes génétiques contribuant potentiellement à la résilience du sujet. Ils ont notamment cité la régulation positive de l’enzyme GPCPD1 (impliquée dans le métabolisme de la choline), une variante du gène CD33 (précédemment liée à la modulation du risque de la maladie) et des modifications de l’haplotype MAPT (qui est lié à l’accumulation d’amyloïdes).
Par ailleurs, la maladie d’Alzheimer s’explique par cette cause unique, selon une étude.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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