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La maladie d’Alzheimer endommage le cerveau en deux phases distinctes, selon une étude

Cette étude souligne l'importance d'une détection et d'une intervention précoces, avant l'apparition des symptômes

Alzheimer Cerveau
— Art_Photo / Shutterstock.com

Une nouvelle étude révèle que la maladie d’Alzheimer endommage le cerveau en deux phases bien distinctes, ouvrant des perspectives inédites pour un diagnostic précoce et des interventions thérapeutiques. Cette recherche, réalisée par une équipe internationale dirigée par l’université de Washington et l’Allen Institute for Brain Science et publiée dans Nature Neuroscience, a permis de comprendre plus en détail les mécanismes d’évolution de cette maladie neurodégénérative. 

Les deux phases de la maladie

La première phase identifiée par l’étude est caractérisée par une montée progressive de l’inflammation dans le cerveau. Cette étape, relativement lente, intervient bien avant l’apparition des symptômes habituels de la maladie d’Alzheimer, tels que la perte de mémoire ou les troubles cognitifs. L’un des aspects les plus cruciaux de cette découverte est que cette phase précoce reste asymptomatique, suggérant que le diagnostic et le traitement de la maladie pourraient être possibles bien avant que les symptômes ne se manifestent. Jusqu’à présent, les interventions thérapeutiques étaient principalement axées sur les stades plus avancés, où les dommages au cerveau sont déjà importants. 

La seconde phase de la maladie d’Alzheimer est marquée par une accélération de la destruction neuronale, accompagnée de l’accumulation de plaques de protéines et d’enchevêtrements, bien connus dans le cadre de cette pathologie. Ces dépôts de protéines toxiques, notamment les plaques bêta-amyloïdes, s’accumulent dans le cerveau et sont étroitement associés à une destruction sévère des neurones.

Durant cette étape, les cellules nerveuses subissent des dommages irréversibles, conduisant à la perte des fonctions cognitives, telles que la mémoire, le langage et les capacités de raisonnement. Les chercheurs ont identifié que cette phase correspondait à une désintégration plus généralisée des réseaux neuronaux, entraînant des déficits cognitifs significatifs et marquant le début des symptômes cliniques évidents de la maladie.

Une analyse approfondie des cellules cérébrales

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont profilé l’activité génétique des cellules individuelles situées dans une région clé du cerveau appelée le gyrus temporal moyen. Cette zone est cruciale dans la gestion de fonctions telles que la mémoire, le langage et la vision, souvent sévèrement affectées par la maladie d’Alzheimer.

En analysant des échantillons de cerveaux de 84 personnes décédées de la maladie, avec un âge moyen de 88 ans, et en les comparant à des cerveaux sains, l’équipe a pu identifier des différences significatives dans l’activité génétique et la structure cellulaire. Ce travail a permis de cartographier de manière détaillée les types de cellules les plus touchées par la maladie, ainsi que les moments où elles subissent des dommages tout au long du processus dégénératif.

Une des découvertes majeures de l’étude est l’identification des lésions spécifiques des neurones inhibiteurs au cours de la première phase de la maladie. Ces neurones, qui jouent un rôle essentiel dans la régulation des circuits neuronaux en inhibant l’excitation des autres neurones, semblent être parmi les premières cellules affectées. Jusqu’à présent, l’attention s’était principalement portée sur les neurones excitateurs, responsables de l’activation des autres neurones, dans la progression de la maladie d’Alzheimer. 

Vers une meilleure compréhension de la maladie

Les résultats de cette étude apportent une contribution précieuse à une cartographie complète des dommages causés par la maladie d’Alzheimer. L’ensemble de ces données est regroupé dans l’Atlas des cellules cérébrales de la maladie d’Alzheimer de Seattle (SEA-AD), une ressource publique destinée à aider la communauté scientifique à mieux comprendre les processus sous-jacents à la maladie.

Avec cette nouvelle carte détaillée des dommages cérébraux, les chercheurs espèrent pouvoir identifier plus précisément les moments où des interventions thérapeutiques peuvent être les plus efficaces. Comme le souligne Richard Hodes, directeur de l’Institut national du vieillissement des NIH, bien que n’ayant pas directement participé à cette recherche, ces résultats sont susceptibles de guider le développement de nouveaux traitements pour cette maladie dévastatrice.

Par ailleurs, découvrez la différence entre Alzheimer et la démence.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Science Alert

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