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Un camp préhistorique révèle comment l’Homme s’est adapté au froid extrême en Europe

Les stratégies déployées par nos ancêtres de l'ère glaciaire étaient loin d'être uniquement centrées sur l’obtention de ressources alimentaires

— Aaron Rutten / Shutterstock.com

En fouillant un site préhistorique autrichien majeur, des archéologues ont obtenu un nouvel aperçu de la flexibilité des communautés de la région à la fin de la dernière période glaciaire.

Des ossements de rennes prédominants

Occupé principalement durant la période hivernale, il y a entre 24 000 et 20 000 ans, Kammern-Grubgraben est connu pour être le site européen abritant la plus grande collection d’outils en pierre et d’ornements datant du dernier maximum glaciaire. À cette époque, les températures annuelles moyennes étaient environ 3,5 °C plus froides.

Alors que les ossements de mammouths prédominaient sur les sites voisins, une quantité inhabituelle de restes de rennes (Rangifer tarandus) a été découverte à Kammern-Grubgraben. Dans le cadre de travaux publiés dans le Journal of Paleolithic Archaeology, Kerstin Pasda, de l’université de Nuremberg, et ses collègues ont procédé à une analyse approfondie de ces témoignages, afin de percer les secrets de l’adaptation de nos ancêtres à un climat plus froid.

Il s’est avéré que les crânes de ces cervidés possédaient encore leurs bois, confirmant leur mort en hiver, avant la saison de la mue. Bien qu’aucune trace de peau n’ait été trouvée, l’équipe évoque de nombreux récits ethnographiques indiquant la chasse de ces animaux pour leur fourrure (remarquablement isolante) plutôt que leur viande par les communautés de l’Arctique.

— Daniel C Varming / Shutterstock.com

Un nombre démesuré d’aiguilles à chas

Associées à celle d’un nombre démesuré d’aiguilles, ces découvertes indiquent que les stratégies déployées par nos ancêtres de l’ère glaciaire étaient loin d’être uniquement centrées sur l’obtention de ressources alimentaires.

« Les matériaux et technologies utilisés pour la création de vêtements ont pris une place plus importante à mesure que nos ancêtres migraient dans des environnements situés au-delà des tropiques, caractérisés par un climat plus froid », commente Ian Gilligan, de l’université de Sydney.

Selon le chercheur, les aiguilles à chas auraient permis des coutures plus sophistiquées, et des assemblages multi-couches de peaux offrant une bien meilleure protection contre le froid et le vent glacial.

L’an passé, une étude avait suggéré que les humains du Paléolithique portaient déjà des sous-vêtements il y a 40 000 ans.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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